Le décès tragique d’Assane Gueye, survenu le 17 août dernier au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (en Seine-et-Marne), suscite de nombreuses interrogations autour des circonstances exactes de sa mort.
Réincarcéré par erreur, cet homme de 33 ans, diabétique et souffrant d’une pancréatite, devait être libéré après avoir été condamné à trois ans de prison avec sursis. Une erreur administrative, reconnue par le parquet de Meaux qui a présenté ses excuses à la famille, semble avoir conduit à son maintien en détention.
Les circonstances du décès restent floues, la famille s’interroge
Les détails de son décès restent flous. L’administration pénitentiaire explique que Assane Gueye aurait montré un « grand état d’excitation » et endommagé sa cellule, ce qui aurait justifié l’intervention des gardiens. Selon leur version, il aurait été maîtrisé au sol après s’être approché des boucliers des agents. Malgré plusieurs tentatives de réanimation, il aurait perdu connaissance et succombé.
Cette version est remise en question par sa famille et son avocat, Me Ludovic Beaufils. Ce dernier insiste sur le fait que Assane Gueye, qui avait exprimé sa joie à l’annonce de sa libération, n’était pas en état de confusion mentale et aurait probablement manifesté son incompréhension face à la prolongation injustifiée de sa détention. « S’il disait ‘je n’ai rien à faire ici’, c’était juridiquement fondé », précise-t-il. Le jour de son délibéré, l’avocat du défunt, présent pour une autre affaire, avait croisé le regard de son client tout sourire alors que la présidente lui avait annoncé sa libération le soir même.
Une information judiciaire a été ouverte
La famille, qui a appris la mort par les médias, reste dans l’incompréhension, cherchant des réponses sur ce qui s’est vraiment passé dans la cellule ce jour-là. La question de l’intervention des agents pénitentiaires, juste avant le décès, reste au cœur des préoccupations.
Deux juges d’instruction ont été désignés pour enquêter sur la mort d’Assane Gueye, suite à une décision de la procureure générale de la cour d’appel de Paris de transférer le dossier du parquet de Meaux à celui de Bobigny. Assane Gueye, placé en détention provisoire le 14 août pour violences conjugales, avait été jugé en comparution immédiate deux jours plus tard.