Deux hommes âgés de 30 et 24 ans ont été tués à « l’arme de guerre », par un individu circulant à scooter dimanche après-midi dans le quartier de Montrapon à Besançon. La piste de « règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants » est « privilégiée » a annoncé mardi le parquet. Une enquête des chefs « d’assassinats en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs » est ouverte pour ce double homicide.
Le premier, un Tunisien en situation irrégulière, a été touché par trois balles alors qu’il tournait le dos au tireur, a expliqué la procureure adjointe de Besançon, Christine de Curraize, au cours d’une conférence de presse. Son corps avait été retrouvé sur un trottoir. Le second a été atteint alors qu’il était aussi de dos par cinq projectiles, dont trois au niveau du crâne, l’un ayant « potentiellement » été tiré à bout touchant. Son corps se trouvait à une trentaine de mètres de celui de la première victime, au milieu d’un square arboré.
« On peut imaginer que le jeune tunisien n’était pas forcément visé, mais que le deuxième était plus spécifiquement visé », a précisé la procureure adjointe. Un troisième individu, le petit frère de la seconde victime, a également été pris pour cible alors qu’il se trouvait dans son véhicule, mais n’a pas été touché. « La présence de nombreuses douilles témoigne de nombreux tirs et de l’extrême violence des faits », a-t-elle insisté.
Les victimes étaient connues des services de police, « plus particulièrement » la seconde victime, déjà mise en cause « pour des affaires en lien avec les stupéfiants » et condamnée pour des « délits mineurs ».
« Plusieurs éléments » permettent de relier ces « crimes » à un contexte de trafic de stupéfiants, d’après la magistrate : « d’abord le mode opératoire. Le lieu des faits, qui correspond à un point de deal connu du quartier de Montrapon, l’utilisation d’une arme de guerre, de type pistolet-mitrailleur, qui suppose un ancrage dans la délinquance organisée et enfin à la grande détermination dont a fait preuve le tireur », a complété la parquetière.
L’auteur des tirs, qui avait le visage dissimulé au moment des faits, « reste à ce jour non identifié », a indiqué Christine de Curraize.