Condamné en 2016, le beach-volleyeur néerlandais a passé un an derrière les barreaux avant de reprendre sa carrière. Il assure avoir pensé à quitter le tournoi olympique mais a finalement refusé de “donner aux autres le pouvoir de décider s’ils peuvent (l)’intimider ou se débarrasser de (lui)”.
À l’annonce de son nom, quelques huées tombent des tribunes posées sur le majestueux site du Champ-de-Mars, face à la Tour Eiffel. Ce 28 juillet, Steven van de Velde entre dans la compétition olympique de beach-volley sous les cris et les sifflets. La scène à chacune de ses sorties jusqu’au 4 août. Ce jour-là, le Néerlandais et son compère Matthew Immers s’inclinent face au Brésil et quittent la compétition au stade des huitièmes de finale, la tête basse.
Le nom de Steven van de Velde a ressurgi dans la presse dans les semaines ayant précédé l’ouverture des JO de Paris 2024. Sa présence dans l’équipe orange a ulcéré les associations de défense du droit des femmes et de lutte contre la violence dans le sport. Car le beach-volleyeur de 30 ans dispose d’un casier judiciaire.
En 2016, il a écopé de quatre ans de prison après avoir reconnu le viol d’une fillette de 12 ans. Les faits remontent à 2014 et se sont déroulés dans la commune de Milton Keynes, en Angleterre.
Steven van de Velde purge une partie de sa peine de l’autre côté de la Manche avant d’être transféré dans son pays d’origine. En 2017, après un an derrière les barreaux, il est libéré et reprend la pratique du beach-volley, participant à des tournois internationaux sous le maillot hollandais.
Dans un entretien accordé à NOS mardi 13 août, l’athlète revient sur la tourmente née de sa participation aux Jeux. Si la controverse n’est pas une surprise pour lui, son ampleur l’étonne.
“Je pense que c’est dommage”, indique-t-il à nos confrères néerlandais. “Cela fait dix ans, j’ai joué plus d’une centaine de tournois.” Cela étant, Steven van de Velde dit “comprendre qu’il y ait un problème”.
“Quelqu’un avec un tel passé est-il autorisé à monter sur une telle scène?”, s’interroge le beach-volleyeur. “C’est une question légitime.” “Je sais que cela jouera un rôle pour le reste de ma vie. Je dois l’accepter, car j’ai commis une erreur.”
De son point de vue, la crispation autour de son cas a été exacerbée par la couverture médiatique de l’affaire judiciaire où il a été condamné lorsqu’il avait 19 ans. La bronca du public l’a atteint. Il a même envisagé de quitter le tournoi.
Steven van de Velde assure avoir finalement écarté l’idée de renoncer pour ne pas “donner aux autres le pouvoir de décider s’ils peuvent (l)’intimider ou se débarrasser de (lui)”.
“J’ai fait quelque chose de mal il y a longtemps. 10 ans. Je dois l’accepter… Mais blesser les gens autour de moi, que ce soit Matthew (Immers, son partenaire, ndlr), ma femme, mon fils… c’est trop pour moi. Ça vaut le coup?”
Pour le protéger, mais également pour refroidir la polémique, le Comité olympique néerlandais avait indiqué avant les JO que l’athlète resterait à l’écart des autres sportifs, en dehors du village olympique et à distance des journalistes. Cela même si des experts, consultés par ce même Comité olympique néerlandais, ont jugé qu’il n’y avait “aucune chance” que van de Velde récidive.
Cette décision émane de lui, promet l’intéressé. “Je voulais créer la paix pour moi et pour les autres athlètes”, plaide-t-il.
Cependant, il estime que son environnement et les conditions dans lesquelles il jouait ont pesé sur ses performances sportives. “Quand je pense à quel point j’étais perturbé par les problèmes périphériques… Cela a eu un impact”, ajouté l’athlète.
Comment voit-il la suite, après une expérience qu’il juge “difficile”? Il n’a pas encore tranché, mais pourrait renoncer à participer aux JO de Los Angeles en 2028. La décision sera prise en concertation avec ses proches.
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