Alors que les investigations se poursuivent, après qu’un policier a ouvert le feu sur un individu armé d’un couteau, vendredi soir à Bordeaux, l’autopsie de la victime doit être pratiquée ce lundi. 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait de cette affaire.
Pourquoi les policiers sont-ils intervenus vendredi soir ?
Vendredi soir, à 19h04, des policiers du commissariat de Bordeaux étaient contactés « par la gérante d’une épicerie située rue d’Ornano à Bordeaux, suite au vol d’un couteau doté d’une lame de longue taille dans sa boutique par un individu qui revenait rôder quelques minutes après le vol devant ce magasin », indique le parquet de Bordeaux dans un communiqué. A 19h25, une patrouille de quatre policiers de la BAC qui, « après de premières vaines recherches s’était positionnée en surveillance à côté du commerce, repérait l’individu signalé à proximité des lieux. » Apercevant les policiers, celui-ci « faisait demi-tour. » Les policiers sortaient alors de leur véhicule et se portaient à sa hauteur pour procéder à son contrôle.
Pourquoi un policier a-t-il ouvert le feu sur l’individu ?
C’est au moment où ils voulaient le contrôler que « l’individu exhibait le couteau volé, le brandissant de manière menaçante et tentait de prendre la fuite », détaille la procureure de la République, Frédérique Porterie. Malgré les « injonctions répétées des fonctionnaires de police », qui l’encerclaient, « l’homme refusait de lâcher son couteau et se retournait vers les fonctionnaires de la BAC pour leur faire face et tenter de les agresser. » L’individu s’avançait alors vers l’un des policiers, « le couteau levé dans l’intention de le frapper. »
Un premier fonctionnaire faisait usage « à une reprise du lanceur de balles de défense (flash-ball) sans provoquer de réaction de l’homme qui, bien que touché a priori à l’épaule, continuait à avancer vers l’équipage dans une attitude menaçante. » L’un de ses coéquipiers faisait alors usage de son arme « à trois reprises. » Touché par les tirs, l’assaillant tombait au sol en lâchant le couteau.
Après plusieurs tentatives de réanimation par les policiers relayés par les services de secours, le décès de l’homme était constaté à 19h50.
Qui était l’individu abattu par le policier ?
L’individu a rapidement identifié comme Mathieu D., âgé de 44 ans et demeurant à Bruges, près de Bordeaux. Il avait fugué du centre hospitalier psychiatrique Charles-Perrens à Bordeaux où il était hospitalisé. Le médecin légiste dépêché sur place « constatait la présence de quatre impacts sur le corps du défunt. »
Où en est l’enquête sur les circonstances des coups de feu ?
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Bordeaux, l’une pour vol, menaces avec arme et tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique confiée, l’autre relative à l’usage des armes par les deux fonctionnaires de police, visant des faits « d’homicide volontaire et de violence avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique confiée à l’IGPN. »
Les dépistages en matière de stupéfiants et d’alcoolémie du policier ayant fait usage de son arme de poing de service se sont avérés négatifs. Les enquêteurs ont procédé aux auditions des trois policiers.
« Des déclarations des policiers et de l’exploitation des vidéos saisies dans des commerces à proximité des faits, il ressort d’ores et déjà clairement que l’homme est resté hermétique aux injonctions des policiers, qu’il continuait à avancer vers ces derniers malgré un premier tir de flash-ball en sa direction, qu’il a eu une attitude menaçante et déterminée tout au long de sa progression vers les policiers et enfin qu’il est venu au contact de ces derniers acculant l’auteur des coups de feu mortel contre un véhicule stationné en bord de route. » Au moment de l’usage de son arme par le policier, « l’individu était à quelques centimètres de ce dernier. »