Premier podium entièrement français de l’histoire des Jeux olympiques depuis 100 ans, le BMX Race est entré dans l’histoire avec Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu. Le fruit d’une domination sans partage.
Tokyo 2021 n’est plus qu’un mauvais souvenir. Cette année-là, Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu avaient manqué leur finale avec une chute pour le premier, une quatrième place pour le second et un accrochage pour le troisième. Trois ans plus tard, le trio a tout remis en ordre en signant un triplé historique aux JO de Paris 2024, vendredi au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Une domination sans partage dès les quarts de finale achevés aux trois premières positions jeudi, comme en demies vendredi, puis en finale. La concurrence n’a pas existé.
“Je n’ai pas pensé à grand-chose, j’ai vu Sylvain qui criait, et ensuite Romain, j’ai tout de suite réalisé qu’on avait fait 1, 2, 3”, savoure Joris Daudet, consacré comme le “plus grand pilote de BMX de tous les temps” par Julien Sastre, l’entraîneur du BMX. Cet or était le seul titre qui lui manquait. Et il a tout fait pour l’arracher en dominant outrageusement les épreuves de Coupe du monde avec Romain Mahieu et Sylvain André.
“Ce sont les meilleurs du monde, c’est tout”, insiste encore Julien Sastre. “On a un remplaçant, Arthur Pilard qui est vice-champion du monde l’an dernier, champion d’Europe cette année. Ils ont réalisé un travail formidable. On a remboursé toutes les médailles qu’on n’a pas eues mais qu’on aurait pu avoir.” Pourquoi une telle domination? “Parce qu’on est les meilleurs”, répond aussi Sylvain André. Je n’ai jamais fait plus loin que troisième, Romain et Joris pareil. Le résultat est en fait logique.” Romain Mahieu abonde: “ça fait deux ans qu’on a tout gagné, ça fait deux ans qu’avec Joris on gagne toutes les courses, on en a laissé que trois sur toutes les coupes du monde et championnats du monde. On est les meilleurs du monde depuis un moment et on l’a montré ce soir.”
Pour réaliser ce triplé magique, les trois pilotes ne se sont pas vraiment calculé. Pas un mot avant, ni entre les runs. “Ils ne courent jamais comme si c’était un pote à leur gauche ou à leur droite”, poursuit Julien Sastre. “C’est tout le travail qu’on a fait avant. Une fois qu’ils sont sur la ligne, il n’y a plus de pote, c’est comme ça, c’est notre discipline. Ils savent rouler ensemble. Depuis toujours ils se respectent sur la piste et ce soir, c’était des grands champions, tous. Tokyo restera une plaie ouverte à jamais, pour ma part mais s’il n’y avait pas eu Tokyo, il n’y aurait peut-être pas au ça ce soir. Il fallait au moins ça pour essayer de faire en sorte qu’on parle un peu de nous en face de Teddy Riner, de Léon Marchand.” Ils ont ainsi conclu une journée riche en médailles, historique pour le sport français et le BMX sous les yeux d’Emmanuel Macron.
Comme s’ils avaient chacun décrocher l’or. Le métal le plus précieux atterrit de manière si méritée autour du cou de Daudet après ses malheurs olympiques. “J’ai l’impression que je suis presque plus content pour mes potes que pour moi”, sourit ce dernier. “C’est un truc de fou, on ne s’entraine pas forcément tout le temps tous ensemble mais on est une vraie équipe et on avait dans le coin de la tête de faire ça pour le BMX, pour la France et le faire aujourd’hui, c’est un truc de fou.” De leur propre aveu, ils ont vu ce triplé dès le premier virage quand ils sont tous sortis en tête.
“On a géré parce qu’on avu 1, 2, 3, incroyable”, confie Romain Mahieu. “Chacun a fait son truc et en cinq secondes de première ligne droite, on a vu tout le monde à côté, tu te dis: ‘c’est bon, on est trois, on va rester à trois, on va bloquer la course et les autres vont retourner à la maison une main devant, une main derrière'”, conclut Sylvain André. “Je connais ce sentiment, j’ai été remplaçant deux fois, quatrième et je connais bien quand ça pue la merde. On l’a fait, à jamais les premiers, comme on dit chez moi.”
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