L’ancien manager général de l’épée masculine, Hugues Obry, a regretté mardi sur RMC que des athlètes aient “demandé à ce [qu’il soit] retiré des Jeux olympiques” quelques mois avant Paris 2024, après des accusations de harcèlement moral.
Cinq mois après, la douleur est toujours vivace. Après des mois de tension, Hugues Obry avait présenté sa démission de son poste de manager général de l’épée masculine fin février, à cinq mois du tournoi individuel des JO de Paris 2024.
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L’ancien épéiste, triple médaillé olympique surnommé “Napoléon” à son retour à la tête des épéistes bleus en 2021, s’était vu accusé de “harcèlement moral” par ses athlètes, le champion olympique de Tokyo, Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet. Ses trois meilleurs tireurs avaient décidé de s’éloigner de l’équipe de France et de l’Insep en début de saison pour passer plus de temps en club. Une période qu’il a très mal vécue.
“C’est la première fois que je m’exprime à ce sujet-là: j’ai fait trois dépressions”, confie-t-il ce mardi dans l’Intégrale Paris 2024 sur RMC. “J’ai été accusé d’harcèlement moral, plus ou moins de racisme… Donc je l’ai mal vécu. Après je me suis mis en arrêt maladie parce que j’avais du mal à le vivre.”
Les tensions avaient atteint leur paroxysme en septembre 2023, lorsque Hugues Obry avait été accusé lors d’une réunion de harcèlement moral par certains de ses meilleurs athlètes. Rappelé à la tête du groupe par Bruno Gares après un exil réussi auprès de l’équipe chinoise de sabre, Obry avait été ciblé pour ses méthodes de management contestées et le contenu de ses séances.
“J’ai demandé au ministère s’il y avait eu des plaintes, ou quoi que ce soit. J’ai pu reprendre mon travail après qu’on m’ait dit: ‘Non, c’est bon'”, enchaîne Obry. “Mais qu’on me demande d’aller au Grand Palais… J’ai refait une compétition, on m’a encore accusé de choses. J’ai dit: ‘Ok, je ne reviens plus’. (…) J’étais parti cinq ans en Chine, on m’a fait revenir par rapport à un savoir-faire, une méthode. C’est dommage qu’ensuite à quatre mois des Jeux on me dise: ‘Finalement, on écoute les athlètes et ta méthode on s’en fout’.”
“Hugues a oublié ce qu’était qu’un escrimeur français. Il a fonctionné pendant des années avec des Chinois, des athlètes dociles qui n’ouvrent jamais leur bouche pour se plaindre, qui acceptent tout, et il s’est retrouvé tout d’un coup avec des gars qui expriment ce qu’ils ressentent, qui ne disent pas oui à tout”, estimait il y a quelques mois Philippe Lafay, membre du Comité directeur de la Fédération française d’escrime. “Il n’a pas su gérer ça et a oublié de réajuster son logiciel.”
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