- Six jours après l’explosion d’un bâtiment de la rue Saint-Jacques, un corps a été extrait des décombres ce mardi en début d’après-midi.
- Il pourrait s’agir d’Anne B., 51 ans, qui se trouvait au troisième étage de la Paris Americain Academy.
- Les recherches ont été rendues difficiles par l’instabilité du terrain.
Depuis le début de la matinée ce mardi, tous les acteurs mobilisés pour tenter de retrouver la dernière victime de l’explosion de la rue Saint-Jacques, au cœur du 5e arrondissement de Paris, en avaient la conviction : ils approchaient du but. « Plusieurs indices nous laissaient penser qu’on avait probablement identifié la zone où se trouvait son corps », confie une source proche du dossier. Anne B., 51 ans, enseignante d’une cinquantaine d’années à la Paris American Academy, se trouvait au troisième étage lorsque le bâtiment s’est effondré, mercredi dernier. Depuis, la victime n’avait donné aucun signe de vie, et l’espoir de la retrouver vivante n’était désormais plus permis.
En début d’après-midi, peu après 14 heures, un corps a finalement été localisé dans les décombres, a appris 20 Minutes de sources concordantes. Les opérations de dégagement sont actuellement en cours. « L’identification de la victime est également en cours et une autopsie est prévue très prochainement », indique le parquet de Paris. « Trois éléments permettent d’identifier une personne : son ADN, ses empreintes et ses dents, précise Sébastien Aguilar, secrétaire national du Snipat Police Scientifique. Or, dans un cas comme celui-ci, lorsqu’une personne a disparu, les enquêteurs ont déjà récupéré des éléments de comparaison, donc cela peut aller très vite. »
Des immeubles fragilisés
Une rapidité qui contraste avec le temps des recherches : presque six jours. Si l’explosion a été d’une rare intensité, la zone de fouilles était pourtant peu étendue… mais particulièrement instable. « Le moindre bloc de pierre qu’on bougeait était susceptible de déstabiliser tout le terrain, il fallait vraiment faire de la dentelle », explique cette source proche du dossier qui assure que retrouver la victime restait « l’objectif prioritaire ». Sur les lieux du drame, trois acteurs principaux travaillaient de concert : la brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP), appuyée par des chiens et des drones, l’identité judiciaire – un service de police spécialisé –, et des entreprises privées missionnées pour assurer la sécurité et le déblaiement du site.
Cette rue, l’une des plus anciennes de Paris, abrite des bâtiments tous plus anciens les uns que les autres, loin des standards actuels : celui qui s’est effondré, bâti en pierre de taille, datait du XVIIe siècle. Vendredi 23, moins de 48 heures après l’explosion, les fouilles ont ainsi dû s’interrompre afin d’installer un bardage en bois sur le bâtiment mitoyen, dont le mur menaçait de s’effondrer. Des appareils de mesures avaient capté que celui-ci avait bougé de quelques centimètres. « Compte tenu de la configuration du site, des phases de sécurisation préalables étaient nécessaires pour progresser », précise cette source. Les recherches n’ont pu reprendre que le dimanche matin aux aurores.
Impossible donc d’y aller à la pelleteuse à tout azimut, le site étant trop fragile. Les engins de chantier ont évidemment été utilisés, mais chaque geste devait être précis et mesuré. Par ailleurs, la teneur en plomb sur les lieux du drame a fait l’objet d’un suivi quotidien : aucune donnée n’est pour l’heure inquiétante, mais si c’était le cas, cela nécessiterait d’adapter le protocole.
En parallèle, les investigations menées par la police judiciaire parisienne se poursuivent pour tenter d’identifier l’origine de l’explosion. La piste d’une fuite de gaz reste pour l’heure privilégiée. Après la découverte de ce corps, le parquet de Paris précise que l’enquête se poursuit désormais des chefs d’ « homicide involontaire » et de « blessures involontaires » par violation manifestement délibéré d’une obligation particulière de prudence et de sécurité.