- Gabriel Fortin, surnommé le « tueur de DRH », est jugé depuis le 13 juin devant la cour d’assises de la Drôme pour trois assassinats et une tentative d’assassinat.
- L’ingénieur au chômage, âgé de 45 ans au moment des faits, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
- Le jugement pourrait être rendu plus tôt après un interrogatoire très bref. Le suspect restant dans un mutisme depuis l’ouverture du procès.
L’interrogatoire de Gabriel Fortin, jugé par la cour d’assises de la Drôme pour trois assassinats et une tentative d’assassinat, a tourné court lundi, ouvrant déjà la voie aux premières plaidoiries des parties civiles.
Le traditionnel interrogatoire de l’accusé en fin de débats, qui était initialement prévu sur une journée entière, a duré moins de 15 minutes. Le président de la cour, puis l’avocat général et les avocats, ont échoué à le faire sortir de son silence obstiné.
A chaque question, sur le ton égal qu’il a adopté tout au long du procès, l’accusé a déclaré qu’il n’avait « rien à dire » : ni sur les trois assassinats et sur la tentative d’assassinat commis entre le 26 et le 28 janvier 2021 ; ni sur les documents trouvés dans son ordinateur qui laissent suggérer un long processus de préparation ; ni sur ses licenciements, sur lesquels il s’était pourtant précédemment un peu exprimé pour les dénoncer. Enfin, sur son interpellation sur un pont menant à Valence, quelques minutes après que son véhicule eut quitté un lieu de crime.
« Pour que quelqu’un soit bien jugé, il faut qu’il puisse s’exprimer. Vous avez conscience que vous prenez le risque d’être mal jugé ? », lui a demandé le président de la cour, Yves de Franca. Gabriel Fortin a juste réitéré son ultime dénonciation d’une « enquête à charge », sans plus d’arguments. L’avocat général Laurent de Caigny lui a demandé, pour chaque victime, s’il est coupable des faits qui lui sont reprochés. « Je n’ai rien à dire », a-t-il encore répété.
« Je ne crois pas qu’il soit bien utile de continuer », a fini par lâcher le président. De l’avis de plusieurs intervenants au procès, cette accélération de l’audience entamée le 13 juin ouvre la voie à une issue avant la fin de semaine. Le verdict, initialement attendu pour vendredi, pourrait être rendu dès jeudi, voire mercredi soir.
L’ingénieur au chômage de 48 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour les assassinats d’une cadre de Pôle emploi dans l’agence où il était inscrit, et de deux responsables des ressources humaines qui avaient participé à ses licenciements plus d’une décennie auparavant.