Depuis mars 2020, la mort d’Anthony Muroni reste un mystère. Persuadés que l’accident de voiture dont il a été victime n’était pas un simple accident de voiture, ses parents soupçonnent un crime déguisé. Leur fils a-t-il été assassiné ? L’enquête continue.
Dans la nuit du 7 mars 2020, une voiture tue Anthony Muroni. Il est 2 h 30 du matin lorsque le fils de Marie-Chantal et Fabien Muroni est victime de ce terrible accident. Le drame se déroule sur l’autoroute A4, juste en face du domicile familial. Amené à l’hôpital Mercy à Metz, l’homme de 33 ans succombe d’une hémorragie massive. C’est un automobiliste à la SANEF (société des autoroutes du Nord-Est de la France) qui donne l’alerte. Au téléphone, l’homme déclare avoir roulé sur quelque chose à la hauteur de Bretting, dans le sens Strasbourg-Paris.
Les circonstances de cet événement restent encore mystérieuses. « Un patrouilleur se rend sur les lieux et découvre Anthony, encore en vie », a relaté la mère de la victime. « Trois minutes avant l’accident, il était passé au même endroit et n’avait rien vu », a-t-elle précisé. Encore plus étrange, cette partie de l’autoroute est difficile d’accès. Les parents réfutent la théorie du suicide. Vivant à Milan, leur enfant menait la vie de rêve. Dans le monde de la mode, Anthony vivait au rythme des fashions Week et des hôtels de luxe. Le styliste allait même être papa. D’autant plus que la veille de l’accident, il aurait confirmé un rendez-vous avec ses fournisseurs à sa maman.
Mort d’Anthony Muroni : a-t-il été victime d’un accident déguisé ?
La thèse du suicide écarté, Marie-Chantal et Fabien Muroni continuent de s’interroger sur les réelles circonstances de la disparition de leur fils. Qu’est-il réellement arrivé à cet homme qui avait tout pour lui ? Rentré en France lors de l’épidémie de Covid le 6 mars, l’homme de 33 ans avait passé la soirée avec un ami d’enfance qui l’avait ensuite déposé juste devant chez ses parents vers 1 h du matin. Seulement voilà, Anthony ne rentre pas. À 2 h 12 du matin, un voisin l’aperçoit sur la route principale de Bretting. « Il pianotait sur son portable et semblait nerveux », a déclaré le témoin. Que faisait Anthony en pleine nuit sur le bord de la route ? Le futur père de famille était-il vraiment seul ? A-t-il été victime d’un crime déguisé ?
Malgré des circonstances étranges, les gendarmes s’orientent tout de suite vers un accident de la circulation. Sans réflexe d’enquête criminelle, les investigations ne sont pas complètes. Ni le téléphone ni le corps du défunt n’ont été exploités. Seul un simple examen du corps a été effectué. « Pour eux, il n’y a pas d’affaire, c’est un simple accident », explique Me Thomas Hellenbrand, avocat de la famille. « Anthony ne connaissait pas les gens avec qui il était ce soir-là, outre son ami d’enfance. Il avait bu en leur compagnie, beaucoup, ce qui ne lui ressemblait pas » a indiqué la mère.
Affaire Anthony Muroni : une mort dans des circonstances étranges
Malgré un manque d’explications des faits, l’enquête préliminaire se termine, en septembre 2020, le procureur de la République de Sarreguemines ouvre une information judiciaire. L’affaire se voit confiée au commissariat de Freyming-Merelebach. Le corps est déterré et une autopsie est réalisée pour la première fois. Mais, les résultats ne font pas avancer l’enquête. « Ce qu’il faut comprendre, c’est de quelle façon il est arrivé là », a déclaré Me Hellenbrand. Selon ce dernier, Anthony Muroni aurait été déposé par une autre personne.
Après avoir plusieurs fois effectué le trajet de la maison familiale à l’endroit de l’accident, le père n’arrive qu’à une seule conclusion : quelque chose ne va pas. « L’accès y est très difficile à pied et au niveau du timing, de toute façon, ça n’est pas possible », a-t-il témoigné. « Si Anthony était passé par là, on aurait retrouvé des filaments de son manteau en cachemire », a assuré sa mère. Malheureusement, ce vêtement a disparu depuis l’arrivée de leur fils à l’hôpital. « On aurait pu y retrouver de l’ADN », regrette l’avocat de la famille. Et ce n’est pas le seul élément de l’affaire qui manque. D’après les parents, leur fils avait 1000 euros en liquide sur lui, mais ils n’ont récupéré que 25 euros. « On ne m’enlèvera pas l’idée que derrière cet accident il y a un crime », s’est confiée Marie-Chantal Muroni.
Décès d’Anthony Muroni : l’enquête se poursuit
Ce ne sont pas les seuls indices qui laissent planer le doute sur les circonstances de la mort d’Anthony. La position du corps vient s’ajouter aux soupçons des parents d’Anthony. Pourquoi le corps était-il couché sur le bitume ? Après plus de 3 années, la question reste sans réponse. « Il n’a pas été renversé, mais écrasé. Seulement dans cette position, sa tête aurait dû exploser avec le choc ! Or, elle n’a pas une égratignure, seulement une marque à l’arrière du crâne à propos de laquelle on n’a aucune explication », ont expliqué Marie-Chantal et Fabien. L’avocat est formel « Ses blessures et la façon dont le corps a été découvert, c’est clair, ça ne colle pas ».
À ce jour, la famille et leur avocat poursuivent les demandes d’actes auprès de la juge d’instruction, mais la magistrate refuse, car elle ne souhaite pas gêner la circulation. Plusieurs années après ce terrible drame, les parents d’Anthony s’accrochent. « On veut comprendre pourquoi notre fils est mort. On veut la vérité. Il y a des personnes qui savent des choses, mais qui n’ont toujours pas parlé », ont-ils déclaré. Même si l’instruction est toujours en cours, Marie-Chantal et Fabien Muroni attendent encore le témoignage qui leur permettra d’éclaircir cette affaire qui reste mystérieuse depuis trop longtemps.