Ce dimanche matin, vers 5h30, trois jeunes hommes ont été tués par balles, à l’est de Marseille. 20 Minutes fait le point sur cette nouvelle fusillade, qui porte le bilan des violences sur fond de trafic de drogue à 21 morts depuis le début de l’année.Que s’est-il passé ce dimanche à Marseille ?Peu après 5 heures du matin, des individus circulant en voiture ont ouvert le feu à la kalachnikov sur un autre véhicule à bord duquel se trouvaient cinq hommes, dans un quartier plutôt résidentiel du 11e arrondissement, dans l’est de la ville, a indiqué une source policière.Les victimes avaient quitté peu auparavant une boîte de nuit et roulé sur plusieurs centaines de mètres quand leur voiture a été prise pour cible, à l’angle du boulevard de la Pomme et de l’avenue Bernard Lecache. Trois des personnes visées, âgées d’une vingtaine d’années, ont été mortellement touchées, le médecin des pompiers constatant leur décès sur place. Les deux autres n’ont pas été blessées et l’une d’entre elles a réussi à prendre la fuite.Le quartier où s’est déroulée cette fusillade n’est pas connu pour abriter de points de trafic de drogue. « Le problème des règlements de compte est en train de s’exporter », a déploré Sylvain Souvestre, le maire des 11 et 12e arrondissements devant la presse dimanche matin. « La population a peur et est inquiète. On voit que l’on est à l’abri nulle part y compris dans des quartiers résidentiels comme ici », a-t-il déclaré devant les caméras de BFM TV.Qui sont les victimes ?D’après les informations de La Provence, les hommes visés étaient connus des services de police et étaient originaires de Félix Pyat, dans le 3e arrondissement, largement touché par les trafics.« C’étaient des garçons gentils, agréables », selon deux proches des victimes, qui se sont rendues sur place après les événements et qui ont témoigné auprès de BFM. Pour elles, les jeunes étaient « au mauvais endroit au mauvais moment ». « C’est très dur pour moi d’apprendre que mes amis sont morts. Ça fait très mal », s’est exprimée l’une d’entre elles, expliquant avoir eu au téléphone une des victimes la veille au soir.Où en est l’enquête ?Quant aux agresseurs, ils ont pris la fuite à bord de leur véhicule. Une voiture en feu a été retrouvée incendiée peu après les faits, à Aubagne, à proximité de l’endroit de l’attaque. Un mode opératoire habituel dans les règlements de compte liés aux « stups », même s’il n’était pas immédiatement confirmé qu’il s’agissait de celle utilisée par les assaillants. « Tous les services de police sont mobilisés pour retrouver les auteurs de ces crimes abjects et pour démanteler les réseaux de trafiquants responsables de cette violence », a déclaré la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, qui s’est rendue sur place.« Cette lutte se poursuit avec détermination », a-t-elle insisté, soulignant que « rien qu’au cours du week-end écoulé, cinq personnes ont été interpellées en possession d’armes en lien avec des trafics de stupéfiants et trois kalachnikovs, un fusil-mitrailleur et une arme de poing ont été saisies ». La police judiciaire a été saisie de l’enquête.Quel bilan des violences à Marseille ?Depuis le 1er janvier 2023, 21 personnes sont mortes sur fond de trafics de drogues. Les victimes sont en général de jeunes hommes, parfois des adolescents, situés en bas de l’échelle des trafics, guetteurs ou vendeurs sur les points de deal, visés par des tueurs de bandes rivales. Le déploiement de renforts comme les CRS 8, une unité spécialisée dans le maintien de l’ordre, notamment pour participer à la stratégie de « pilonnage » des points de deal, n’a pas empêché de nouveaux décès.notre dossier sur les règlements de comptes à marseilleDébut mai, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a déploré « une guerre qui dure depuis trop longtemps », demandant un Etat « ferme et fort » face à des « tueurs » qui « ne se cachent plus ».Faits diversFusillades à Marseille : « Ils tuent nos enfants », une manif au Castellas pour sauver « la jeunesse perdue »SociétéDepuis Marseille, « les multinationales » de la drogue exportent la violence