Que s’est-il passé, mardi soir à Tourcoing ? Alors qu’environ 80 salariés du site logistique de Vertbaudet, près de Lille, sont en grève pour des revalorisations salariales depuis deux mois, l’ambiance est particulièrement tendue ces derniers jours entre grévistes et forces de l’ordre. Deux délégués CGT ont été interpellés, mardi midi, lors de l’évacuation du piquet de grève par la police en exécution d’une décision de justice. Le syndicat a annoncé, mardi soir, qu’un troisième délégué avait été interpellé et molesté devant son domicile avant de temporiser sur l’implication de policiers.« Ce soir, notre délégué Vertbaudet a été embarqué devant chez lui par des policiers en civil », a affirmé la CGT de Tourcoing, ajoutant que le syndicaliste avait été « plaqué sur sa voiture devant son enfant », « copieusement gazé, frappé », insulté de « sale gréviste » et que les individus, « prétendument policiers », lui ont craché au visage. Sauf qu’au lieu de se faire embarquer dans un commissariat, le délégué a finalement été relâché dans une autre commune, à Ronchin, près de 20 km plus loin, démuni de son portefeuille.« Des investigations sont en cours »Contactée par 20 Minutes, mercredi, la préfecture du Nord a assuré que le parquet de Lille avait été saisi mais que la victime avait refusé de déposer plainte. La procureure de Lille, Carole Etienne, confirme l’ouverture d’une enquête, ouverte sur la « seule base » des « informations véhiculées sur les réseaux sociaux ». Elle ajoute que « des investigations sont en cours, notamment des réquisitions d’images de vidéoprotection », déplorant toutefois que « l’évolution rapide » de l’enquête « apparaît compromise compte tenu du refus de l’intéressé d’être entendu ».De son côté, la CGT a publié un nouveau communiqué, mercredi midi, remettant en cause l’implication « des forces occultes de la police ». Le « doute » que le délégué syndical ait été interpellé par des policiers « se renforce aujourd’hui, après que nous avons pu échanger avec divers interlocuteurs », déclare la CGT Tourcoing. « Nous n’avons aucune certitude, si ce n’est que c’est en sa qualité de gréviste et de délégué syndical que Mohamed a été ainsi agressé », ajoute le syndicat. Alors qui et pourquoi ? L’enquête du parquet devrait permettre de tirer cela au clair, si toutefois la victime se décidait à déposer plainte.JusticeNord : La justice estime que Vertbaudet n’a pas brisé la grève en embauchant des intérimairesSociétéNord : Des salariés de VertBaudet entament leur deuxième mois de grève, un conflit inédit pour l’enseigne