Dans les colonnes du magazine ELLE, Charlotte Arnould brise le silence et évoque sa plainte contre Gérard Depardieu. Elle révèle le moment où elle a eu peur pour sa vie.
En 2018, Charlotte Arnould porte plainte contre Gérard Depardieu pour viols. Récemment, treize femmes ont une nouvelle fois accusé l’acteur d’agressions sexuelles et de comportements déplacés. Pour la première fois, la première plaignante brise le silence dans les colonnes du magazine ELLE. Nos confrères ont alors demandé si à un moment elle s’était sentie apeurée : “Oui au début, j’avais très peur de tous ses soutiens, russes notamment. J’avais peur d’être suivie, d’être empoisonnée ou tuée… C’était irrationnel, mais cela fait partie des symptômes post-traumatique. Aujourd’hui, j’ai moins peur”, affirme-t-elle.
Fort heureusement, Charlotte Arnould a été entourée de ses proches. “Ma mère a été très présente, elle était mon seul ancrage, même si elle-même allait très mal. J’ai également reçu le soutien précieux d’une actrice. Mais pour ma mère, ça a été le trop-plein. Elle n’allait déjà pas bien, ça l’a anéantie de me voir détruite”. Depuis la maman de l’actrice est décédée. Sa première plainte, déposée en 2018 a été classée sans suite l’année suivante. Un choc pour Charlotte Arnould.
En effet, lorsqu’elle a appris la nouvelle, elle s’est effondrée. “Je ne m’y attendais absolument pas. Quand on va porter plainte, c’est dans l’espoir d’être protégée, d’être crue. Heureusement, j’ai décroché un rôle dans une série, ça m’a aidée à mettre l’aspect judiciaire de côté. Mais, quelques mois après, ça été plus fort que moi, je me suis portée partie civile. Il fallait que j’aille jusqu’au bout”. Ce n’est qu’en 2021 que la comédienne révèle son identité. “À ce moment-là, j’ai l’impression d’étouffer. On est trois ans après la plainte et pile un an après la mise en examen. Mais rien ne se passe : il continue à tourner, à être invité dans des émission télé, à chanter Barbara pendant que je suivais, que je suis invisible. J’étais très mal, il fallait que je prenne la parole pour dire : il y a une mise en examen et une vraie personne derrière cela. J’existe !”, lâche-t-elle.