Le CNRS a sanctionné deux directeurs de recherche pour harcèlement envers des collaboratrices, sexuel ou moral, a-t-on appris jeudi auprès de l’organisme public, confirmant une information du Monde. Un directeur de recherche du CNRS à Strasbourg, affecté dans une unité de l’Inserm sur le cancer, a été exclu de ses fonctions pour un an, dont six mois avec sursis, pour « faits de harcèlement sexuel », selon la décision de sanction disciplinaire publiée dans le bulletin officiel du CNRS d’avril.A l’été 2022, deux doctorantes et une stagiaire sous la responsabilité du chercheur avaient signalé son comportement à l’université de Strasbourg, conduisant le CNRS et l’Inserm à mener une enquête conjointe. Il en est ressorti que le chercheur avait eu, depuis 2015, « un comportement inapproprié à connotation sexuelle ». Les doctorantes ont été placées dans une situation « humiliante et offensante qui a conduit une des deux doctorantes à souhaiter mettre fin à sa thèse », indique la décision.Le CNRS mentionne notamment « l’instauration d’une proximité avec une doctorante en partageant une chambre d’hôtel avec elle lors d’un déplacement professionnel à l’étranger », avec « des gestes à caractère déplacé ». Le chercheur sanctionné a nié toute connotation sexuelle à ses gestes. Les doctorantes ont déposé plainte et une enquête de police est en cours, a précisé l’organisme public à l’AFP.22 enquêtes en coursLe second directeur de recherche en cause, chef d’équipe dans un laboratoire de maladies neurodégénératives au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), à Fontenay-aux-Roses (région parisienne), a été exclu de ses fonctions pour une durée d’un an assortie d’un sursis de neuf mois. Il a été sanctionné pour harcèlement moral vis-à-vis d’une chercheuse rentrée de congé maternité, selon les conclusions de l’enquête. Son comportement avait été signalé en mars 2022.Depuis la création d’une « cellule signalements » en février 2022, 37 signalements ont été déclarés recevables, certains pouvant concerner la même personne, précise le CNRS à l’AFP. A ce jour, 22 enquêtes sont en cours ou prévues.Selon un sondage international Ispos pour la Fondation L’Oréal publié le 16 mars dernier, une femme scientifique sur deux dans le monde a été victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail au cours de sa carrière.StrasbourgCNRS de Strasbourg : Un directeur de recherche provisoirement exclu pour harcèlement sexuelMondeParlement européen : Une eurodéputée luxembourgeoise sanctionnée pour la deuxième fois pour harcèlement moral