Après les Jeux Olympiques de Londres, en 2012, Camille Lacourt a souffert d’un terrible burn-out. L’ancien nageur avait l’impression de s’enfoncer dans une spirale infernale.
La défaite a été insupportable pour Camille Lacourt. Champion du monde en titre, le nageur n’a pas réussi à surmonter sa quatrième place sur 100 mètres dos aux Jeux Olympiques. De retour de Londres, le chéri d’Alice Detollenaere a peu à peu sombré dans le burn-out. “Un matin, on ne se lève pas. On reste au lit, on se dit : ‘ça ne sert à rien, je viens de perdre dix ans, est-ce que je vais en perdre encore plus ?’. Et ça dure… Une semaine, deux semaines”, s’est-il souvenu très ému sur le plateau de C à vous ce lundi 10 avril. Durant cette période, Camille Lacourt avait “l’impression de tomber”. “J’étais dans une chute libre incessante”, s’est rappelé l’ancien nageur, qui a pris sa retraite en 2017 après de longues années passées dans les bassins.
“À un moment donné, je me suis dit : ‘je vais toucher le sol, et je pourrais me relever’. Tous les matins, je me disais : ‘je n’ai toujours pas pris cet impact…'”, a-t-il encore confié sur l’antenne de France 5. À force de sombre dans le burn-out, Camille Lacourt a eu besoin d’un électrochoc que lui seul pouvait se donner. “J’ai compris à un moment que c’était moi qui devais me le provoquer. Que je devais décider quand toucher le sol pour pouvoir me relever. La clef, pour moi, ça a été de me fixer de tout petits objectifs : me raser la barbe, me laver, manger à heure fixe…”, s’est souvenu Camille Lacourt, qui a réussi à se sortir de cette période compliquée. Dans les colonnes du Parisien, le père de Jazz et de Marius décrivait le burn-out comme “un boomerang qui revient avec tellement d’élan qu’il nous met K.-O”.
S’il a décidé de parler publiquement de sa santé mentale, c’est aussi pour lever le tabou qui entoure toujours ce sujet en France. Notamment dans le sport de haut niveau où les athlètes sont nombreux à souffrir psychologiquement. “Au départ, je pensais que c’était juste une grosse déception. J’avais déjà eu des moments difficiles, mais jamais à ce point-là. Quand c’est aussi violent, qu’on remet tout en question, c’est horrible. Cela a duré quelques mois puis j’ai décidé d’essayer d’avancer, de sortir du trou, ajoutait Camille Lacourt. Aujourd’hui, je sais que ce n’était pas une simple tristesse. Mais à l’époque, nous ne parlions pas de ces sujets. C’est longtemps après que j’ai compris. Je n’ai mis le mot de burn-out là-dessus que bien plus tard.” Grâce à son témoignage, il veut aider.