Vendredi dernier, une habitante de la région de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, a été interpellée et placée en garde à vue, soupçonnée d’être l’auteure d’un post Facebook insultant le président de la République. Selon nos confrères de la Voix du Nord, cette femme sera jugée en juin prochain pour cet « outrage » dans un contexte particulièrement tendu autour de la réforme des retraites.Une réforme passée au forceps à renfort de 49.3, dix journées de manifestation, une cote de popularité au plus bas… Emmanuel Macron déchaîne plus que jamais les passions. Entre les slogans sur les pancartes brandies par les manifestants, ceux criés par d’autres et les phrases assassines balancées sur les réseaux sociaux, les oreilles du chef de l’Etat ne doivent pas cesser de siffler. Du coup, le post de cette habitante du Pas-de-Calais a peut-être été la goutte d’eau. « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs à la télé que l’on trouve les ordures », a-t-elle écrit sur sa page Facebook, mardi dernier, la veille de l’intervention du président sur TF1 et France 2.Elle encourt jusqu’à 7.500 euros d’amendeC’est pour ce post, et une photo d’elle prise devant un autre slogan insultant envers Emmanuel Macron, que des policiers sont venus interpeller cette « gilet jaune » à son domicile, vendredi. Elle a ensuite été déférée au parquet pour finalement ressortir avec une convocation devant la justice le 20 juin, pour répondre d’ « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ».Il y a quelque temps encore, il existait un délit d’offense au président de la République, puni de 45.000 euros d’amende. Un délit inscrit à l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, abrogé en 2013. Néanmoins, cela ne veut pas dire que l’on peut désormais insulter impunément le chef de l’Etat. En effet, il peut être relevé contre l’auteur des propos insultants un « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique ». C’est un délit puni par l’article 433-5 du Code pénal pour lequel le contrevenant encourt entre 7.500 et 15.000 euros d’amende. Si l’outrage est couramment relevé contre des policiers, il peut l’être aussi contre des pompiers et, plus généralement, contre « toute personne chargée d’une mission de service public, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de sa mission ».PolitiqueSur Facebook, les internautes se réjouissent de l’annonce de la démission de Macron… Mais c’est fauxParisRéforme des retraites : Des organisations dénoncent des interdictions de rassemblements nocturnes