« Sur le terrain malgré mes 12 piges quand tous mes potes s’amusent, la rue a tué mon enfance donc appelle pas le Samu », rappait le personnage d’Apash dans la première saison de Validé. A Compiègne, dans l’Oise, c’est l’histoire tristement similaire d’un jeune garçon qui est désormais entre les mains de la justice.Lundi, dans la cité sensible du Clos des Roses, à Compiègne, les policiers du commissariat local procédaient à une opération de surveillance et de sécurisation comme ils en ont l’habitude. C’est alors que les agents ont remarqué la présence d’un jeune homme qui ne leur était pas inconnu. « C’est un mineur dont la présence avait été remarquée à plusieurs reprises à proximité des points de deal depuis l’été dernier », assure Marie-Céline Lawrysz, procureure de Compiègne.Alors qu’il n’est âgé que de 12 ans, c’est en possession de 400 grammes d’héroïne, 150 grammes de cannabis, 8 grammes de cocaïne et d’une somme d’environ 500 euros que les policiers l’ont contrôlé.« Il a rapidement gravi les échelons du trafic »Une fois de plus, l’adolescent a été interpellé. « Il l’avait déjà été à plusieurs reprises depuis août 2022. A chaque fois, les policiers avaient retrouvé sur lui de fortes sommes d’argent ou des stupéfiants », assure la magistrate. A son arrivée dans le secteur, le garçon n’était que guetteur, « il a rapidement gravi les échelons du trafic et il apparaît désormais comme étant vendeur, notamment d’héroïne », poursuit-elle. Un « charbonneur », pas encore à la tête de son propre réseau.Connu désormais comme « dealer de rue » sur Compiègne, le jeune garçon est originaire de Bobigny, où il naviguait entre plusieurs foyers. « C’est parce qu’il était en danger dans sa famille qu’il a été placé par l’Aide sociale à l’enfance, pas parce qu’il était délinquant », souligne la procureure. C’est après plusieurs fugues de ces foyers qu’il s’est retrouvé embarqué dans le trafic de ce quartier de Compiègne.Quel avenir pour l’adolescent ? Le principe pour un mineur de moins de 13 ans est la présomption de non-discernement. « Avant 13 ans, un enfant est quasi irresponsable pénalement, sauf à mettre en évidence son discernement à travers différents éléments de l’enquête et de l’environnement de l’enfant », explique Marie-Céline Lawrysz. Dans le cas présent, ce mineur a déjà été reconnu « discernant » et jugé deux fois par le tribunal des enfants. On ignore néanmoins si des peines ont été prononcées.Après sa retenue au commissariat de Compiègne, le garçon a été placé dans un foyer pour mineurs délinquants. « Ça reste rare de voir des mineurs aussi jeunes impliqués dans un trafic de stupéfiants. On a déjà eu quelques cas, et ils sont d’ailleurs majeurs aujourd’hui », constate la magistrate.MondeCanada : La dépénalisation de la possession de petites quantités de drogues dures expérimentéeFaits diversNice : Condamné à quatre ans de prison, un dealer s’enfuit du tribunal avant le délibéré