Le pilote français Jules Bianchi n’avait que 25 ans lorsqu’il est mort en juillet 2015. Près de huit ans plus tard, des questions se posent toujours sur les circonstances de son accident mortel.
Son accident a créé un véritable tremblement de terre dans le monde de la F1, et pour cause. Jules Bianchi est le premier pilote à être mort lors d’un Grand Prix de Formule 1 depuis 1994, année qui a été marquée par les accidents mortels d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger au cours du Grand Prix de Saint-Marin. Vingt ans après la double tragédie qui a coûté la vie à deux pilotes, la voiture du jeune Jules Bianchi, 25 ans, va s’encastrer dans une dépanneuse sur le circuit de Suzuka à l’occasion du Grand Prix du Japon en octobre 2014. Après des mois de coma et de lutte, le jeune homme meurt le 17 juillet 2015 à l’hôpital de Nice, sa ville natale où il a été rapatrié. Mais son accident aurait-il pu être évité ?
Des conditions météorologiques difficiles
Rapidement après l’accident de voiture qui a tué Jules Bianchi, plusieurs éléments ont été pointés du doigt concernant l’organisation de l’événement et notamment certains facteurs qui auraient pu être anticipés, comme la pluie. A l’approche du typhon Phanfone, un ouragan de catégorie 4, des vents violents ainsi qu’une pluie importante avaient été prévus pour le 5 octobre, jour du Grand Prix du Japon. Des demandes sont faites par la FIA pour avancer l’horaire de la course afin d’éviter le plus gros des pluies, mais rien n’y change. Pour que la course commence à l’heure du réveil des Européens, le départ est maintenu pour 15h malgré les contraintes que cela implique. En plus de rafales à 250km/h, les pilotes doivent en effet équiper leurs bolides de pneus pluie et réduire leur vitesse.
Un premier accident qui en provoque un autre
Après quelques dizaines de tours dans des conditions météo défavorables, certains pilotes ont troqué leurs pneus pluie contre des pneus intermédiaires pour gagner en vitesse, rendant la course toujours plus dangereuse. Un des pilotes de l’écurie Williams a même alerté la direction de la course, en vain. “Ça faisait cinq tours que je disais de tout arrêter, sur la radio de bord” avait-il alors déclaré selon nos confrères du 20 Minutes. Au 41e tour, le pilote Adrian Sutil de l’écurie Sauber perd le contrôle de son monoplace dans une courbe et se retrouve accidenté, entraînant l’intervention d’un engin de levage. C’est cette même dépanneuse, censée ne passer que quelques minutes sur le circuit, qui a provoqué la mort de Jules Bianchi, qui est venu s’encastrer en-dessous à pleine vitesse au 42e tour.
Selon certains champions de F1 et comme le rappellent nos confrères du 20 Minutes, la grue n’aurait jamais dû se trouver là et c’est bel et bien sa présence qui est responsable de la mort du jeune Jules Bianchi, parrain de Charles Leclerc. Après sa sortie de piste qui marque le deuxième accident de la course, cette dernière est finalement arrêtée et le jeune pilote se fait rapidement évacuer vers un hôpital à Mie, à quelques kilomètres du circuit. Sur France 3, le père de la victime, Philippe Bianchi, dira simplement que son fils est “dans un état grave, en train d’être opéré d’urgence pour un hématome à la tête“.
Une mort à retardement
Le diagnostic de Jules Bianchi sera, par la suite, beaucoup plus grave. Le jeune homme souffre d’un traumatisme crânien et d’une lésion axonale diffuse. Interrogé par le 20 Minutes, le docteur spécialisé en neurologie Michel Desgeorges a expliqué qu’il s’agit d’une “lésion caractéristique d’un traumatisme crânien diffus. Dans les traumatismes crâniens avec casque, toute l’énergie cinétique dégagée par le crash est transférée vers le centre du cerveau car la boîte crânienne est maintenant, elle ne peut pas se déformer. (…) La boite crânienne est un casque naturel. Quand elle casse, ça donne des lésions locales. Si elle ne casse pas, l’énergie est redirigée vers le centre de la sphère et c’est donc le cerveau qui prend tout”.
Jules Bianchi restera dans un état “grave mais stable” pendant de nombreuses semaines avant d’être transféré au CHU de Nice, où il reste en état critique. Le 14 juillet 2015, son père confie au micro de France Info : “Le temps passant, ça me rend moins optimiste que j’ai pu l’être deux ou trois mois après l’accident où l’on pouvait espérer une évolution meilleure. En général, les progrès doivent se faire dans les premiers six mois et là ça fait neuf mois et Jules n’est toujours pas réveillé et il n’y a pas de progrès significatifs”. Le 17 juillet 2015, un communiqué annonce la mort du jeune pilote à l’âge de 25 ans, neuf mois après son accident au Japon.