Par Marine T.
Pour RTL, lundi 13 février 2023, Gaëlle Bardosse, la juge d’instruction dans l’affaire Maëlys, est sortie du silence pour la première fois. Elle a raconté son face-à-face avec Nordahl Lelandais et a assuré qu’il s’agissait d’un “dossier unique” dans sa vie.
Un an après la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’enlèvement et le meurtre de la petite Maëlys, 8 ans, lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) le 27 août 2017 de Nordahl Lelandais, Gaëlle Bardosse, la juge d’instruction dans cette affaire, a accepté de sortir du silence. Lundi 13 février 2023, elle a répondu aux questions de nos confrères de RTL. Pendant quatre ans, avec deux autres collègues, elle a dirigé toutes les investigations de ce terrible fait divers. L’occasion pour elle de revenir sur son face-à-face avec celui qui a été reconnu coupable dans cette affaire. “Lors de son interrogatoire, il va tout nier. La veille, j’avais reçu le résultat d’une expertise révélant que l’ADN de Maëlys avait été retrouvé sur le bouton d’allumage des phares de son véhicule. Malgré cela, il continue à contester“, a-t-elle ainsi raconté en évoquant la garde à vue du 3 septembre 2017 du criminel.
Son combat pour faire avouer Nordahl Lelandais a duré six mois. “Lorsqu’on lui présente les images de vidéosurveillance de Pont-de-Beauvoisin qui ont capté son passage, il va nier formellement que c’est son véhicule, que la forme blanche sur le siège passager, c’est Maëlys. On ne comprend pas qu’il s’enferme dans cette négation. Alors que les gendarmes, les experts, les parents, nous les magistrats, on a vu Maëlys, avec le col rond de sa robe. Mais non, il ne veut pas l’admettre“, a-t-elle poursuivi avant d’avoir réussi à le faire craquer avec la découverte d’une toute petite trace de sang dans son coffre.
Aujourd’hui âgée de 51 ans, Gaëlle Bardosse est persuadée que cette affaire est “un dossier unique dans une vie“. Elle est passée par toutes les étapes de l’émotion et a été bouleversée. “Il y a eu beaucoup d’adrénaline, d’angoisse, de stress. Mes proches m’en parlaient tous les jours. C’est un tourbillon, personnel, professionnel. Je n’avais jamais connu cette pression. C’est ça qui était infernal“, a encore expliqué la juge d’instruction.