Par M. D.
Le 16 juillet 2000, Richard Alessandri est tué d’un coup de fusil dans son lit. Après avoir accusé des cambrioleurs, sa femme Edwige devient finalement le suspect principal. Au cours de cette affaire, elle a été condamnée à trois reprises, mais continue de clamer son innocence.
Une affaire rocambolesque. Dans la nuit du 16 juillet 2000, Richard Alessandri, directeur d’un Intermarché, est abattu d’un coup de fusil à bout portant, dans son lit de son domicile de Pernes-lesFontaines, dans le Vaucluse. Au petit matin, sa femme, Edwige, prévient les secours et assure que des cambrioleurs auraient fait irruption dans leur chambre avant de tuer son mari. Sur place, les gendarmes ne trouvent pourtant aucune trace d’effraction.
Toutefois, ils retrouvent des résidus de poudre sur les mains du plus jeune de leurs fils, âgé de 13 ans. Mais aucune arme n’est retrouvée. En revanche, les enquêteurs découvrent des traces de pas et des mégots dans le jardin. Des éléments qui ne sont pourtant analysés que neuf ans après et les faits. Entre temps, l’épouse du défunt et son fils aîné sont placés en garde à vue à l’automne 2000. Lors de son interrogatoire, Yohan accuse sa mère, avant de revenir rapidement sur ses déclarations en affirmant qu’on lui a mis la pression. Mais trop tard, et Edwige est placée en détention provisoire.
Elle est condamnée à 12 ans de prison aux assises de Vaucluse en 2006. Un verdict confirmé en appel à Nîmes, mais censuré par la Cour de cassation. Lors d’un nouveau procès devant les assises du Rhône en 2009, le président décide enfin de faire comparer l’ADN extrait des mégots de cigarettes retrouvés dans le jardin au Fichier national des empreintes génétiques. Mais il n’attend pas les résultats de l’expertise pour boucler l’audience et déclare ainsi Edwige Alessandri coupable pour la troisième fois et la condamne à dix ans de prison. Quelques semaines après, l’analyse des mégots rend son verdict : l’ADN découvert correspond à celui d’un homme déjà connu pour des cambriolages. Edwige Alessandri est sortie de prison en 2010, en liberté conditionnelle.
Depuis elle se bat pour prouver son innocence. Elle s’est ainsi engagée dans un long parcours pour la révision de sa condamnation. De nouvelles investigations sont notamment lancées en 2012, avant d’être arrêtée en 2013 suite à une ordonnance de non-lieu. Une décision dont avait fait appel l’avocat du fils d’Edwige Alessandri.