Au milieu des années 2000, le quotidien sans histoire des habitants de Cape Elizabeth, dans le Maine, a été bouleversé par les apparitions nocturnes d’un homme qui les regardait dormir…
La ville de Cape Elizabeth ne vous dit probablement rien. Pourtant, au milieu des années 2000, cette petite ville côtière idyllique du Maine, aux États-Unis, a vécu dans la terreur durant plusieurs mois. C’est en 2005 que cette affaire prend racine. Une nuit d’été comme une autre, un habitant de Cape Elizabeth contacte les autorités pour signaler une intrusion. Un individu s’est introduit chez lui en pleine nuit pour le regarder dormir, et a pris la fuite après s’être fait surprendre. La porte de la maison, laissée ouverte, n’a pas été fracturée et rien à l’intérieur n’a été volé. Il semble que l’individu n’a fait que passer.
Tout laisse à penser que l’incident est un cas isolé. Bien que secoué, le proprétaire de la maison reconnaît même qu’il ait pu s’agir d’un rêve… Mais il n’en est rien. Les jours suivants, d’autres habitants de Cape Elizabeth signalent des cas d’intrusions. Chaque fois, l’histoire est la même. Un individu s’est introduit chez eux par la porte dévérouillée, a pénétré dans leur chambre pour les regarder dormir et s’est enfuit aussitôt pris. Aucun dégât n’est à déplorer, ni aucun cambriolage.
À Cape Elizabeth, où rien ne se passe jamais, c’est la sidération. Qui est donc cet individu qui prend plaisir à violer l’intimité des autres ? Et surtout, quelle sont ses motivations ? Bientôt, un nuage de paranoïa assombrit toute la ville. Les citadins verrouillent leurs portes et dorment sur une seule oreille. Un groupe de night watchers (surveillants de nuit) est même déployé autour de Mitchell Road, où plusieurs maisons ont été visées. Et ces nouvelles précautions ne tardent pas à porter leur fruit…
Une nuit, un habitant surprend l’intrus au-dessus de son lit et identifie certaines de ses caractéristiques physiques. Le portrait-robot d’un homme caucasien d’une vingtaine d’années, les cheveux courts et les yeux clairs, est alors dressé. Au fil des nuits et des intrusions, d’abord en août, en décembre puis en février, de plus en plus d’appels sont passés au poste de police de Cape Elizabeth. Plusieurs suspects sont ainsi identifiés, jusqu’à ce qu’un jour, deux informateurs finissent par donner le même nom. “Sur 10 appels, deux ont nommé la même personne,déclare alors le capitaine de police Brent Sinclair. Tout le monde semblait penser que l’homme du portrait-robot ressemblait à quelqu’un qu’ils connaissaient.”
Mais alors qu’une piste précise commence à se dessiner, l’intrus de Cape se fait de plus en plus rare, jusqu’à disparaître définitivement. Pour une raison mystérieuse, aucun suspect n’a jamais été arrêté dans l’affaire et aucune plainte visant une personne précise n’a jamais été déposée. Dix-huit ans après, l’intrus de Cape court toujours. De maison en maison, au milieu de la nuit ? Peut-être, mais plus personne ne l’a jamais surpris.