Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l’interdiction d’une soirée intitulée « Qu’ils retournent en Afrique », organisée par « La Citadelle », siège de la mouvance ultra-droite à Lille. Plus tôt dans la journée, la maire de Lille, Martine Aubry, avait de nouveau réclamé la fermeture de cet établissement.« J’ai demandé ce matin au préfet du Nord d’interdire cette manifestation. C’est ce qui sera fait dans la journée », a déclaré Gérald Darmanin lors d’une visite dans le Nord en compagnie de la Première ministre, Elisabeth Borne. Il réagissait ainsi à un tweet de Martine Aubry l’interpellant : « Une fois de plus Génération Identitaire et le bar ”La Citadelle” organisent une soirée raciste. La prochaine, le 24 février, ”Qu’ils retournent en Afrique !”. Je demande au Ministre Gérald Darmanin et au préfet du Nord une fois de plus de fermer le bar ». « La soirée du 24 au bar raciste La Citadelle n’aura pas lieu, je m’y engage », avait également tweeté le député LFI du Nord, David Guiraud.Une phrase d’un député RN qui a été sanctionnéL’établissement, qui se présente comme un « bar patriote » et une « maison de l’identité », avait annoncé la tenue de cette soirée « spéciale » lors de la publication de son agenda de février sur sa page Facebook, mercredi. L’intitulé « Qu’ils retournent en Afrique ! », est inspiré d’une déclaration lancée à l’Assemblée Nationale, le 3 novembre, par le député RN Grégoire de Fournas. Déclaration pour laquelle le parlementaire avait été sanctionné d’une exclusion de séance pour 15 jours. Son indemnité parlementaire avait également été divisée de moitié pendant deux mois. Ce qui constitue la plus lourde sanction disciplinaire possible.L’animateur de La Citadelle, Aurélien Verhassel, figure de la mouvance ultra-droite, ex-membre du groupe dissous Génération identitaire et soutien d’Eric Zemmour à la présidentielle, a fait part à l’AFP de son intention de déposer un référé liberté devant le tribunal administratif de Lille pour maintenir la soirée, qui, selon lui « ne tombe pas sous le coup de la loi ».La Citadelle avait défrayé la chronique en 2018, après la diffusion d’un reportage d’Al Jazeera sur l’ultra droite à Lille. Trois hommes, filmés en caméra cachée notamment dans les locaux de la Citadelle, avaient ensuite été condamnés à des peines de trois à huit mois de prison avec sursis pour l’agression à caractère raciste d’une adolescente désignée comme maghrébine.LilleLille: Le bar des identitaires «La Citadelle» au cœur d’une enquête d’Al JazeeraLilleLille: Le bar des identitaires prêt à accueillir sympathisants et détracteurs