L’icône de la Nouvelle Vague est morte le 30 août 1979 à seulement 40 ans. Beaucoup, et notamment son ex-mari Romain Gary, n’ont jamais cru à la thèse du suicide….
Plus de 40 ans après sa mort, le mystère de la disparition de l’actrice Jean Seberg n’a toujours pas été élucidé et ne le sera sans doute jamais. Car au-delà du suicide d’une icône qui s’est fait remarquer des deux côtés de l’Atlantique, cette histoire implique surtout des acteurs trop puissants pour être un jour démasqués s’ils étaient véritablement impliqués.
La découverte du corps
Le 8 septembre 1979, un homme désirant se garer remarque une voiture un peu sale, recouverte de feuilles disposées de façon presque dérangeante, comme si elles avaient été placées là. Cette voiture, une Renault 5 blanche non verrouillée, appartient à Jean Seberg. Et c’est son corps, enroulé dans une couverture et en état de décomposition avancé, qui est retrouvé à l’intérieur sur la banquette arrière alors que l’actrice est signalée disparue depuis le 30 août. Ce signalement a été fait par son dernier mari, Ahmed Hasni qui, ne la voyant pas rentrer après qu’elle ait quitté leur appartement, s’est décidé à aller voir les forces de l’ordre. Selon ses dires, Jean Seberg est partie nue enroulée dans un manteau et équipée seulement d’une bouteille d’eau.
Dans la voiture dans laquelle son cadavre est retrouvé se trouve seulement une boîte de médicaments vide et une bouteille d’eau. L’autopsie détermine pourtant que Jean Seberg est morte suite à une importante consommation d’alcool mélangée à une overdose de barbituriques et le rapport conclut donc au suicide, son corps ne contenant aucune trace de violences ayant pu entraîner la mort. Dans son sang au moment de l’autopsie, l’actrice a encore entre 7 et 8 grammes d’alcool par litre de sang, une quantité colossale quand on sait que l’autopsie n’a été faite que plusieurs jours après sa mort. Avec autant d’alcool dans le sang, il est très improbable que Jean Seberg ait pu se déplacer, sans parler du fait de conduire. L’absence de bouteilles d’alcool dans la voiture a donc été pointée du doigt comme un des éléments remettant en question la thèse du suicide, et ce n’est pas le seul. Les rapports ajouteront par exemple que les lunettes de l’actrice étaient toujours chez elle après sa disparition, or elle ne pouvait pas conduire sans ces dernières.
L’accusation de Romain Gary
Deux jours après la découverte du corps de Jean Seberg, le 10 septembre 1979, son ex-mari et père de son fils Romain Gary convoque la presse pour donne une conférence qui sera également retransmise à la télévision. Il prend la parole avec, à ses côtés, son fils Alexandre Diego pour dénoncer ceux qu’il estime responsable de la mort de l’actrice : le FBI. Il commence par pointer du doigt la description qui a été faite dans les médias de la star de Sainte Jeanne ou encore A bout de souffle, à savoir une femme fragile, paranoïaque et déstabilisée – notamment depuis la mort de sa fille en août 1970.
Romain Gary accuse le FBI d’avoir harcelé et calomnié Jean Seberg, de s’être acharné sur elle jusqu’à provoquer cette paranoïa et cette inquiétude qui semblaient la ronger, et surtout d’être responsable de sa mort. En guise de preuve, l’écrivain présente une lettre datant de 1970 et venant du FBI, qui stipule que “tout doit être entrepris pour salir l’image de Jean Seberg, et qu’elle doit être neutralisée” comme cité dans l’émission L’heure du crime de RTL. Mais pourquoi l’actrice de la Nouvelle Vague qui avait tourné avec Jean-Paul Belmondo ou encore Clint Eastwood aurait-elle été ciblée par le FBI ?
Les engagements politiques de Jean Seberg
Très tôt, Jean Seberg s’est impliquée dans les luttes raciales aux Etats-Unis, adhérant notamment au NAACP, la National association for the advancement of colored people, et devenant par la suite proche de plusieurs membres des Black Panthers. Ce sont notamment les nombreux dons qu’elle a pu faire à ce mouvement qui ont attiré l’attention du FBI et qui ont poussé l’agence gouvernementale à tenter de la discréditer. En 1970, un rapport du FBI dévoilé au public prouve que l’agence a contacté des médias, notamment le Los Angeles Times, pour que ces derniers dévoilent la grossesse de l’actrice et souligne que son mari de l’époque, Romain Gary, n’en était pas le père. Le FBI a ainsi encouragé les médias à dire qu’un membre des Black Panthers était le père dans le but de “ternir l’image de Jean Seberg auprès du public et de l’embarrasser”.
Cette histoire, parue dans le Los Angeles Times mais aussi Newsweek deux mois avant le terme de la grossesse de Jean Seberg, aurait provoqué un stress tel chez l’actrice qu’elle aurait accouché prématurément d’une petite fille morte deux jours plus tard. Afin de dissiper les rumeurs de tromperies, Jean Seberg a ensuite fait enterrer sa fille dans un cercueil en verre pour montrer qu’elle était blanche et Romain Gary a assuré publiquement qu’il était bien le père, bien qu’il ait ensuite été prouvé que ce n’était pas le cas. Le couple a poursuivi les publications en justice mais cette mort tragique a entraîné plusieurs périodes dépressives chez la star, qui a ensuite fait des tentatives de suicide et a dû faire plusieurs séjours en maison de repos.
Une conclusion incertaine
Deux semaines après la mort de Jean Seberg, le FBI a confirmé que l’actrice faisait l’objet d’une enquête, de filatures et était sur écoute. Le sentiment de paranoïa de Jean Seberg était donc bien justifié puisqu’elle était ciblée par l’agence gouvernementale américaine en raison de ses liens avec des mouvements d’égalité raciale américains. C’est notamment cet acharnement sur elle qui, selon certains, prouvent que le FBI est le responsable de sa mort et aurait pu aller jusqu’à la tuer. Après son autopsie, des médecins ont en effet émis des doutes quant à sa capacité de boire autant d’alcool et ont émis l’hypothèse qu’on aurait pu lui en injecter, lui donner des barbituriques puis attendre sa mort.
En juin 1980, le juge Guy Joly ouvre une information judiciaire contre X pour relancer l’enquête face à tout le flou qui l’entoure. Le dernier mari de Jean Seberg, Ahmed Hasni est pointé du doigt. Il battait sa femme et a reconnu lui avoir volé 50 000 francs et des tableaux pour les revendre. Il finira incarcéré pour vol. Le dossier sera finalement conclu par un non-lieu sans que la justice n’ait pu jamais déterminer si la mort de Jean Seberg était réellement un suicide ou s’il s’agissait d’un homicide.
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