Après plusieurs jours de disparition, le corps de Sihem a été retrouvé dans un bois. Les enquêteurs travaillent sur plusieurs hypothèses qui auraient pu mener à son meurtre, dont un rocambolesque.
Sihem n’avait que 18 ans. Après plusieurs jours de recherche, le corps de la jeune femme a été retrouvé dans une forêt du Gard. En garde à vue, le principal suspect a dévoilé où il avait caché le corps de la jeune femme et expliqué son geste par une “dispute amoureuse” qui aurait mal tourné. Ancien compagnon de la cousine de Sihem, il était connu des services de police pour 13 condamnations. “Il a indiqué avoir tué la jeune femme dans le cadre d’une dispute liée à leur relation amoureuse alors même qu’ils s’étaient retrouvés la nuit des faits en toute intimité, a annoncé la procureure de la République de Nîmes dans une conférence de presse le 2 février. Il a fait ses déclarations pour elle, pour sa famille et pour sa consciente.”
Mais la thèse d’une relation intime entre Sihem et son meurtrier présumé est totalement rejetée par les proches de la jeune femme. “Cette relation amoureuse, personne n’en avait connaissance”, a assuré l’avocat de la famille de Sihem, pour qui cette hypothèse n’est “que la version du suspect”. Selon les propos du conseil, il est “tout à fait probable qu’elle n’ait jamais existé”. Il précise que Sihem, qui connaissait le suspect, le voyait “comme une nièce voit un oncle, comme une petite sœur qui voit un grand frère”. Mais pour le moment, l’enquête n’a pas révélé de mobile. Et les enquêteurs sont partagés, comme le rapporte Le Parisien. Si “certains avancent que Sihem aurait été enlevée pour être prostituée de force à l’étranger, d’autres esquissent un scénario rocambolesque”.
Ce scénario ? Celui que “le délinquant aurait eu l’idée ‘d’arnaquer’ des trafiquants de drogue réputés dangereux de la région nîmoise”. Sihem aurait pu se faire passer pour la “nourrice”, la femme à l’origine de ce larcin “en simulant un rapt, afin de récupérer une rançon de 50 000 euros qu’ils se partageraient”. Selon Le Parisien, Sihem aurait évoqué cette thèse à plusieurs de ses amis, qui ont informé les enquêteurs. “Dans les cercles d’enquête, entre gendarmes et magistrats, le scénario fait débat. Certains y croient fortement, d’autres sont dubitatifs. Mais c’est en tout cas l’hypothèse d’un conflit entre dealers qui a ‘dépassé’ Mahfoud H. et dans lequel Sihem se serait retrouvée qui est privilégiée”, écrivent nos confrères. En garde à vue, le suspect a affirmé que ce scénario était faux et a assuré qu’ils entretenaient une relation amoureuse, que Sihem aurait voulue officialiser contrairement à lui. L’enquête permettra de répondre à ces questions.