Dans la nuit du 1er au 2 février, Mahfoud H. a avoué avoir tué Sihem puis révélé où se trouvait son corps. Avant de parler aux policiers, il leur a imposé une condition précise.
Il était un peu moins de 2 heures du matin dans la nuit du 1er au 2 février. Placé en garde à vue depuis plusieurs heures, Mahfoud H. a changé de version. Après avoir nié son implication dans la disparition de Sihem, il a avoué avoir tué la jeune femme de 18 ans lors d’une “dispute amoureuse” puis avoir caché son corps dans une forêt du Gard. “Dans la nuit, Mahfoud H. demande à parler à son avocat. Les enquêteurs de la SR de Nîmes, qui sentent le vent, lui accordent plusieurs heures d’entrevue, ce que ne prévoit pas le Code de procédure pénale”, rapport Le Parisien. Avant d’avouer le meurtre de Sihem, selon nos confrères, Mahfoud H. a imposé une condition aux enquêteurs : celle que sa famille et sa compagne, placée en garde à vue avant d’être libérée, soient mises en sécurité.
“C’est un homme qui a fait le choix d’affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem, qui a souhaité mettre un terme à un suspense intolérable pour la famille tout en ayant conscience évidemment que ça n’allait pas apaiser cette douleur mais qu’au moins ça n’allait pas l’aggraver, a annoncé son avocat, Me Jean-Marc Darrigade, auprès de France 3. Il souhaitait aussi soulager sa conscience. Il a conscience d’une situation intolérable, les regrets qu’il pourrait exprimer demeurent irrecevables. Il se sait impardonnable. Mais il a décidé d’affronter la justice, le juge et aussi le jugement de cette famille.” Après ses aveux, le suspect a été mis en examen ce jeudi des chefs d’“arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire sans libération volontaire avant le septième jour”, comme l’annonçait la procureure de la République.
Désormais, les enquêteurs vont travailler au mobile de ce meurtre. “Il a indiqué avoir tué la jeune femme dans le cadre d’une dispute liée à leur relation amoureuse alors même qu’ils s’étaient retrouvés la nuit des faits en toute intimité”, expliquait la magistrate. Une thèse réfutée par les proches de Sihem. Les enquêteurs sont partagés, comme le rapporte Le Parisien. Si “certains avancent que Sihem aurait été enlevée pour être prostituée de force à l’étranger, d’autres esquissent un scénario rocambolesque”. Celui que “le délinquant aurait eu l’idée ‘d’arnaquer’ des trafiquants de drogue réputés dangereux de la région nîmoise”. Sihem aurait pu se faire passer pour la “nourrice”, la femme à l’origine de ce larcin “en simulant un rapt, afin de récupérer une rançon de 50 000 euros qu’ils se partageraient”. Scénario dont Sihem aurait parlé à plusieurs amis…