Les parents du petit Baptiste s’expriment pour la première fois deux ans après la mort de leur fils.
Le drame aurait pu être évité mais il hantera de nombreuses personnes jusqu’à la fin de leur vie. Les faits se sont déroulés le 1er décembre 2020, dans un collège de Haute-Savoie, à Bons-en-Chablais pendant un cours d’éducation physique et sportive. Alors qu’il était dispensé de sport à cause d’un problème cardiaque, le jeune Baptiste âgé de 12 ans a tout de même été forcé à courir par son professeur d’EPS. Et la tragédie n’a pas tardé à arriver, comme le relatent nos confrères du Parisien qui ont pu parler à la mère de la victime, Mélanie Jacques. “J’ai reçu un appel du collège. Je me suis tout de suite rendu sur place et j’ai découvert, sur le terrain de foot, Baptiste allongé par terre. Il avait les lèvres violettes, les yeux grands ouverts. J’ai tout de suite compris que mon fils était déjà parti“. Après avoir été transporté à l’hôpital et opéré, Baptiste est mort le lendemain des suite de son arrêt cardiaque.
Pourquoi Baptiste s’est-il retrouvé sur le terrain de foot en train de courir avec ses camarades alors qu’il souffrait, depuis ses 3 ans, d’une hypertrophie du myocarde qui lui avait valu un certificat de la part du cardiologue le dispensant de toute forme d’exercice impliquant un effort d’endurance ? C’est ce que ses parents essaient toujours de comprendre, deux ans après la mort de leur fils. “Nous ne savons toujours pas comment ce drame a pu arriver. On a aucune réponse à nos questions. Nous nous sentons complètement abandonnés par l’Education nationale, par la justice. On est seuls. On souffre tous les jours. Baptiste nous manque énormément. Notre vie est brisée” ont-ils déclaré au Parisien.
Ce qu’ils veulent, c’est que justice soit faite. Car même si le professeur d’EPS qui a “fait courir progressivement” Baptiste malgré sa dispense a été mis en examen pour homicide involontaire par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou les règlements, le problème existe toujours. “La mort de Baptiste est due à toute une chaîne de responsabilité au sein de l’encadrement du collège. Car tout le monde était au courant de son état de santé. Il y a eu un dysfonctionnement général“. Un dysfonctionnement aux conséquences dramatiques qui auraient pourtant pu être évitées puisque Baptiste possédait bien un certificat médical qui, malheureusement, ne lui aura pas sauvé la vie. Afin que cela n’arrive pas à d’autres enfants dans le même cas, Mélanie Jacques a un objectif : “faire changer les textes pour que les enfants dispensés de cours d’EPS à l’année ne soient plus obligés d’assister à ces séances de sport, dehors, par tous les temps”. En plus de ce changement qui pourrait bénéficier à de nombreux enfants, les parents de Baptiste ont également accepté de faire dons de ses organes pour sauver d’autres vies.