La mère de Lucas a pris la parole dans les colonnes de Vosges Matin ce samedi 28 janvier. Son petit garçon, âgé de 13 ans, s’est suicidé au début du mois de janvier.
Le suicide de Lucas, âgé de 13 ans, a bouleversé les Français. L’adolescent a mis fin à ses jours le 7 janvier dernier, à Golbey, dans les Vosges. Rapidement, ses parents avaient affirmé qu’il était harcelé depuis plusieurs mois en raison de son homosexualité. Ce samedi 28 janvier, c’est dans les colonnes de Vosges Matin que sa mère, Séverine, a souhaité prendre la parole pour la première fois. “Il faut être libre. Il faut s’aimer soi-même. Il faut vivre“, a-t-elle d’abord affirmé avant d’appeler les victimes de harcèlement à “parler“. Trois semaines après le terrible drame, la mère de Lucas souhaite faire passer un message important. “On est tous différents et on a tous le droit d’être comme on est”, déclare-t-elle avant de poursuivre : “Parlez-en ! N’ayez pas peur, à qui que ce soit, parlez-en ! Il faut se libérer. Ne pas le prendre comme une faute. Qu’ils vivent comme ils l’entendent. Qu’ils vivent comme bon leur semble“. Bien décidée à se faire entendre, elle ajoute ensuite qu’il y a “une oreille attentive, toujours quelqu’un qui peut aider, la famille, les amis, un psychologue, la police… Il ne faut pas craindre les représailles“. Au-delà du harcèlement dont certaines personnes peuvent être victimes, Séverine confie que chacun est libre de vivre comme il le souhaite. “Être libre comme on est, libre comme on veut et peu importe le regard des autres. Il faut être libre. Il faut s’aimer soi-même. Il faut vivre“, rappelle la maman de Lucas avant d’insister : “Il faut garder cet espoir de se dire que dans la vie on fait ce que l’on veut, on est comme on veut et on est qui on veut, voilà tout“. Des paroles très importantes.
L’enquête se poursiut concernant le suicide de Lucas. Frédéric Nahon, le procureur de la République a d’abord dévoilé les causes du décès de l’adolescent le 13 janvier dernier. “Les constatations réalisées et l’autopsie réalisée à l’Institut médico-légal de Nancy, ont permis d’établir la thèse d’un suicide par pendaison”, avait-il expliqué avant de préciser : “Il avait laissé un mot dans un journal intime expliquant sa volonté de mettre fin à ses jours”. Une enquête dans laquelle Séverine ne “souhaite pas interférer”, précisant également qu’elle “attend que justice soit faite” notamment concernant les personnes qui ont harcelé son enfant. “Qu’ils reconnaissent leurs torts et surtout que quelque chose soit réalisé afin qu’ils ne recommencent plus“, a-t-elle affirmé. Séverine est bien décidée à s’entretenir avec eux afin qu’ils comprennent la gravité de leurs actes. “On aimerait les faire intervenir éventuellement dans des actions que nous pourrions mener afin qu’ils fassent leur mea culpa“, a-t-elle poursuivi avant d’ajouter : “Montrer aux harceleurs la portée de leurs actes et leur faire comprendre les peines qui sont encourues, tout ce qu’ils risquent en tant que harceleurs, tout ce qui est risqué en tant que harcelé“. Pour rappel, les proches de Lucas avaient alerté l’Éducation nationale sur le harcèlement enduré par Lucas mais aucune plainte n’a été déposée. En décembre 2021, les députés ont voté une loi indiquant qu’un délit de harcèlement scolaire est passible de dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende quand les faits conduisent au suicide ou à la tentative de suicide de la victime.
Depuis le suicide de Lucas, ses proches ont constamment évoqué le harcèlement dont il a été victime. Ainsi, ce sont quatre camarades de classe qui ont été mis en examen. Ils vont être renvoyés devant le tribunal pour “harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide“, a indiqué Frédéric Nahon le 27 janvier dernier. Le procureur de la République avait ensuite précisé ce qui a poussé les enquêteurs à prendre cette décision : “Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l’encontre de leur camarade“. Un harcèlement pris très au sérieux et qui serait à l’origine du suicide de l’adolescent. Invitée sur l’antenne de BFMTV ce samedi 28 janvier, l’avocate d’un des accusés a pris la parole. “Il ne reconnaît absolument pas avoir harcelé son camarade. On lui reproche des faits de harcèlement, il conteste tout à fait fermement avoir dit ou commis quelque harcèlement que ce soit à l’encontre de Lucas”, a déclaré Béatrice Founès.