Emprisonné pour un braquage et dans l’attente de son procès pour évasion, Rédoine Faïd est incarcéré dans des conditions strictes. Le braqueur a discuté pendant trois ans avec une journaliste du JDD qui publie un livre.
Une incroyable histoire. Depuis trois ans, la journaliste Plana Radenovic correspond régulièrement avec Rédoine Faïd, qu’elle a rencontré au parloir pour la première fois en 2019. De ses discussions avec le braqueur emprisonné, la reporter du Journal du dimanche dévoile un livre, qui sera publié ce jeudi 26 janvier. Depuis sa prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), il tenait à “dénoncer son placement à l’isolement permanent”. Spécialisé dans l’attaque de fourgons blindés, Rédoine Faïd s’est plusieurs fois évadé des pénitenciers où il était incarcéré. D’abord le 13 avril 2013 du centre pénitentiaire de Lille-Loos-Sequedin à l’aide d’explosifs et après avoir pris quatre personnes en otage. Arrêté, il a une nouvelle fois contourné la sécurité. Le 1er juillet 2018, il s’est évadé en hélicoptère du centre pénitentiaire du sud-francilien à Réau.
Après trois mois de cavale, Rédoine Faïd a été arrêté le 3 octobre 2018 au matin à Creil. Depuis, les conditions de sa détention se sont durcies. “Avec son CV d’as de la belle, il est considéré comme très dangereux, ce qui en fait logiquement l’un des détenus les plus surveillés de France”, explique Plana Radenovic dans son livre, qui révèle que le braqueur est “seul en cellule, il se promène seul aussi, dans une cour ombreuse au toit grillagé”. Placé à l’isolement, il vit dans 7m2 avec un lit et des toilettes. “On est emmuré vivant. On survit hors du temps, en totale autarcie. Nous sommes des êtres sans contact, attendant la fin de vie”, écrivait Rédoine Faïd à la journaliste. Selon elle, le criminel ne peut discuter avec ses visiteurs qu’avec un hygiaphone, une mesure qui ne concerne que très peu de détenus en France.
“Une minute après être entrée dans le parloir hygiaphone, [ma soeur] a fait une crise de claustrophobie, on a dû la transporter à l’hôpital. Je ne l’ai plus revue, écrivait le détenu à Plana Radenovic. La plupart de mes proches refusent de me voir comme ça donc ils ne viennent pas.” Pour rappel, Rédoine Faïd avait été condamné le 13 mars 2020, à 28 ans de réclusion criminelle pour vol en bande organisée avec menace d’une arme, destruction de biens d’autrui, violences en réunion et association de malfaiteurs. Cette année, il devrait de nouveau être jugé pour sa dernière évasion spectaculaire. Placé à l’isolement dans l’une des prisons les plus sécurisées de France, le braqueur avait entamé une grève de la faim et de la soif avant d’être transféré à Fleury-Mérogis.