Ce mardi 24 janvier sera marqué par les deux derniers épisodes du docu-fiction sur L’affaire d’Outreau diffusé par France 2. L’occasion pour Jonathan Delay, l’un des douze enfants victime de viols, de dire tout le mal qu’il pense de la série.
Vingt ans après l’affaire qui a bouleversé sa vie, Jonathan Delay est sorti du silence. Désormais âgé de 27 ans, ce dernier est l’un des douze enfants reconnus victimes de viols. Rappelez-vous : le 1er décembre 2005 a été marqué comme l’un des plus grands fiascos judiciaires de France, lorsque six des dix personnes condamnées dans le cadre de l’affaire d’Outreau ont été acquittées. Pour les quelques personnes qui n’ont pas suivi cet énorme procès médiatique : pas d’inquiétude, France Télévisions a sorti une docu-fiction pour relater toute cette sordide histoire.
Après deux premiers épisodes suivis par plus de trois millions de téléspectateurs, France 2 diffusera ce mardi 24 janvier, en prime time, les deux derniers relatant cette gigantesque affaire de pédophilie qui a défrayé la chronique dans les années 2000. Les procès, dont certains ont jugé qu’ils avaient été inéquitables pour les enfants, avaient débouché sur quatre condamnations définitives et l’acquittement de treize des dix-sept accusés. De leur côté, douze enfants avaient été reconnus victimes de viols, d’agressions sexuelles, de corruption de mineurs et de proxénétisme.
Parmi les victimes, Jonathan Delay. Ce dernier était l’un des enfants violés qui apparaît dans la mini-série de France Télévisions. Mais s’il a accepté de témoigner à visage découvert, Jonathan Delay semble le regretter au plus haut point. Dans une interview donnée au journal Le Parisien, l’homme de 27 ans a indiqué se sentir trahi par le montage fait par France Télévisions. “Dans le 4e épisode, on a presque l’impression que je regrette d’avoir menti, alors que depuis plus de vingt ans je n’ai jamais modifié ma version des faits !”, s’est-il insurgé.
Avant de développer le fond de sa pensée en pointant du doigt le parti pris de France Télévisions, qui, selon lui, arrangerait les affaires des accusés : “Ce documentaire est infâme et complètement partial, il enfonce des portes ouvertes en méprisant la parole des enfants dont douze d’entre eux ont été reconnus comme victime d’abus sexuels dans ce dossier. Durant les 4 épisodes que j’ai visionnés, 92 % du temps est consacré à la parole des innocents contre 8 % seulement aux enfants, à leurs défenseurs et aux intervenants sociaux”.