Ils étaient faits pour être ensemble. C’est en 2006 que le chemin de Mélissa Theuriau a croisé celui de Jamel Debbouze, sur le tournage du film Astérix aux Jeux Olympiques. Rapidement, l’humoriste et la journaliste ont découvert qu’ils avaient bien plus en commun que ce qu’ils auraient pu croire. “Nous sommes deux aînés et nous avons beaucoup porté pour que nos familles tiennent“, explique Mélissa Theuriau dans les pages de Psychologies magazine ce jeudi 19 janvier. Certes, Mélissa vient de la classe moyenne quand Jamel est issu d’un milieu beaucoup plus populaire. “Chez lui, les fins de mois étaient difficiles, il a dû bosser vite pour alléger sa mère. Je n’avais pas ce poids-là“, confirme-t-elle. Pour autant, cela ne l’a pas empêché de traverser des épreuves compliquées. “J’avais un frère toxicomane, et ça a beaucoup abîmé mes parents, déjà fragiles comme couple. Quand je suis arrivée à Paris, je n’étais personne, j’aurais pu avoir besoin d’aide, mais je n’y pensais même pas : l’important, c’était que mon frère ne meure pas, que ma mère tienne debout“, livre-t-elle non sans émotion.
Et de poursuivre : “Jamel, on l’attendait encore moins, ce jeune garçon venu de Trappes, avec son handicap, qui tout à coup fait un parcours dont il n’aurait même pas osé rêver. On a poussé des portes tout seuls, parce qu’il y avait une urgence à vivre. Et à vivre pour soi.” C’est ce sentiment commun qui les a aidés à ne pas culpabiliser, et surtout à enlever un poids de leurs épaules. “Avec ces blessures communes, on a pu s’extraire l’un l’autre de ce contexte un peu lourd. À deux, on s’allège”, analyse l’intéressée dont le cerveau bouillonnait de questions sur le mal-être de son frère. “Face à sa profonde fragilité, j’ai beaucoup culpabilisé : pourquoi lui et pas moi ? Et pourquoi ma mère doit subir tout ça ? Et pourquoi personne ne nous aide ? Grandir à côté de proches qui souffrent génère une inquiétude qui ne vous quitte jamais totalement. (…) Peut-être que mon frère a glissé parce qu’il a été moins protégé que moi“, développe-t-elle. Mais l’arrivée de Jamel Debbouze dans sa vie a apaisé Mélissa Theuriau. Et vice versa.
Mélissa Theuriau : “Il y avait sans doute quelque chose de l’ordre de la survie”
Unis malgré leurs souffrances, ils savaient qu’ils pouvaient traverser toutes les épreuves. “On s’était trouvés, c’était une évidence. Alors oui, il y avait sans doute quelque chose de l’ordre de la survie. Nos histoires d’amour et nos histoires familiales nous avaient abîmés et enrichis, on avait suffisamment expérimenté la vie pour se dire qu’on avait, l’un comme l’autre, envie d’autre chose“, raconte la maman de Léon et Lila. Et de renchérir : “J’avais, à l’époque, envie de liberté, de partir loin, de bouffer la vie, d’avoir plein d’histoires… L’envie de construire est venue après. Elle est devenue vitale quand j’ai rencontré Jamel.” L’un et l’autre voulaient une histoire vraie, sans faux-semblants. Alors, ils ont vécu intensément, se mariant et donnant naissance à leur premier enfant un peu plus d’un an après le début de leur idylle. “Le mariage et les enfants, c’était ça : ‘Viens, on ne se promet pas l’impossible, mais on vit comme si, demain, tout pouvait s’arrêter‘“, conclut Mélissa Theuriau. Le secret de leur réussite. Puisque cela fait désormais près de quinze ans qu’ils se sont passés la bague au doigt et qu’ils semblent toujours autant épris l’un de l’autre.