Les crimes ont été commis pendant près de vingt ans. Un policier londonien a reconnu ce lundi au total 24 viols et des agressions sexuelles contre douze femmes. David Carrick, 48 ans, arrêté en octobre 2021, faisait partie de l’unité de la police de la capitale chargée de la protection du Parlement et des représentations diplomatiques, au sein de la Metropolitan Police (Met). Il a sévi pendant dix-sept ans, entre 2003 et 2020, terrorisant ses victimes en mettant en avant sa position.Lundi, cet agent a reconnu 4 viols lors d’une comparution à Londres, s’ajoutant à 20 autres qu’il avait reconnus en décembre et ne pouvaient pas à l’époque être mentionnés en raison de la procédure en cours. Au total il a reconnu 49 infractions, dont 24 viols, sur douze femmes. Il a aussi notamment plaidé coupable de neuf agressions sexuelles, deux tentatives de viol et trois séquestrations.Un homme « incroyablement manipulateur »« C’est l’une des affaires les plus choquantes que le parquet ait eues à traiter, impliquant un officier de police en service », a déclaré Jaswant Narwal, la responsable du parquet. « L’ampleur est effroyable », a-t-elle ajouté.« Carrick était persuasif, mais aussi incroyablement manipulateur. Lors de la première rencontre avec ses victimes, il les charmait en leur disant qu’il allait essayer de les contrôler. Et il utilisait souvent sa position d’officier de police pour les empêcher de partir ou de le dénoncer, suggérant que ce serait leur parole contre la sienne et qu’elles ne seraient pas crues », a expliqué Jaswant Narwal.Le spectre de l’assassinat de Sarah Everard« Au nom de la Metropolitan Police », la commissaire adjointe Barbara Gray a dit être « sincèrement désolée ». « Nous avons manqué des occasions, au fil du temps, d’identifier son comportement abusif. (…) Nous sommes vraiment désolés du fait qu’il ait continué à être un officier de police. Il a abusé du pouvoir qu’il avait en tant qu’officier de police », a-t-elle également dit.David Carrick avait été inculpé en octobre 2021 quelques jours après la condamnation à la prison à vie d’un autre policier de la même unité, Wayne Couzens. En mars 2021, Couzens avait violé et tué une Londonienne, Sarah Everard, qu’il avait menottée au cours d’une fausse arrestation, avant de l’enlever. L’affaire avait semé l’effroi au Royaume-Uni. Des milliers de femmes avaient confié sur les réseaux sociaux avoir été menacées ou agressées dans l’espace public, appelant les responsables politiques à agir.MondeLondres : Des policiers échangeaient des messages racistes, misogynes et violents sur les réseaux sociauxFaits diversCalais : Une enquête pour des soupçons de violences policières sur des migrants