Principale inspiration, avec sa sœur, du film Les Nageuses, diffusé sur Netflix, la jeune Syrienne Sara Mardini risque de nombreuses années de prison en Grèce, comme l’a rapporté Le Monde mercredi 11 janvier 2023.
Sara Mardini va-t-elle être condamnée à de nombreuses années de prison en raison de son engagement humanitaire ? Il faudra attendre la fin de son procès pour le découvrir. Cette jeune syrienne s’est fait connaître avec sa sœur pour avoir inspiré le scénario du film intitulé Les Nageuses, diffusé depuis le mois de novembre 2022 sur Netflix. Sara Mardini est accusée par la justice grecque d’espionnage, de trafic de migrants, ou bien encore de blanchiment d’argent dans le cadre d’un procès visant 24 humanitaires. Celui-ci s’est officiellement ouvert le mardi 10 janvier 2023 en Grèce, comme l’a rapporté le journal Le Monde dès le lendemain.
Âgée de 27 ans, Sara Mardini est aujourd’hui installée à Berlin en Allemagne. Elle fut entraînée à la natation dès son plus jeune âge par son père avec sa sœur, Yusra. Ensemble, elles ont sauvé la vie de 18 réfugiés sur l’île grecque de Lesbos en 2015. Pour y parvenir, les deux sœurs ont tiré un canot surchargé et submergé par les eaux. C’est justement à cause de cet engagement humanitaire que Sara Mardini se retrouve désormais devant la justice en Grèce. Étudiante en sciences économiques et sociales au Bard College de Berlin, une prestigieuse université privée, la jeune syrienne a vu sa vie basculer en août 2018. À ce moment-là, elle était bénévole au sein de l’ONG grecque Emergency Response Centre International (ERCI) depuis deux ans.
Le 21 août 2018, Sara Mardini s’apprêtait à rentrer en Allemagne quand elle fut arrêtée à l’aéroport de Lesbos par les autorités grecques. Initialement placée en détention provisoire pour espionnage, l’étudiante fut ensuite transférée du commissariat de Lesbos à la prison de haute sécurité de Korydallós, située près d’Athènes. Au total, Sara Mardini a été emprisonnée dans cet établissement durant 107 jours. Elle fut finalement libérée après avoir réglé une caution de 5000 euros. “J’ai été arrêtée parce que je donnais de l’eau et des couvertures aux réfugiés“, a-t-elle affirmé lors d’une conférence TED à Londres en janvier 2020.