Dans les années 1970, Émile Louis a violé et tué sept adolescentes près d’Auxerre. Mais dix ans après la mort du tueur en série surnommé le boucher de l’Yonne, plusieurs zones d’ombre subsistent.
Pendant plusieurs années, Emile Louis a fait régner la terreur. Surnommé le “boucher de l’Yonne”, il a été condamné par la cour d’assises de l’Yonne à la réclusion criminelle à perpétuité pour “l’affaire des disparues de l’Yonne”. Entre 1975 et 1979, sept jeunes femmes de la DDASS déficientes mentales légères âgées de 16 à 22 ans ont été violées et assassinées. Près de dix ans après la mort d’Émile Louis, des zones d’ombre existent toujours dans cette affaire judiciaire qui a été l’une des plus importantes en France. Ce dimanche 8 janvier à 13:40, TF1 diffuse dans Reportages découverte le premier épisode de son documentaire Disparues de l’Yonne, autopsie d’un scandale. Dans celui-ci, les équipes de la chaîne ont “relevé de nombreuses zones d’ombre”.
Le premier épisode de cette série revient sur l’un des moments les plus méconnus de cette affaire : la première enquête sur Émile Louis en 1981. En travaillant sur la découverte d’un cadavre de femme en juillet 1981, un gendarme de la brigade de recherches d’Auxerre, Christian Jambert s’est rendu compte que plusieurs jeunes filles avaient disparu vers la fin des années 70. Toutes avaient alors deux points communs : elles étaient issues de la Ddass et fréquentaient la même école pour enfants handicapés. Le dernier à les avoir vues est un chauffeur de bus des environs d’Auxerre, Émile Louis. “Il était très affable dans son costume de chauffeur de bus, raconte notamment Jean Marie Petitcollot, son voisin. Il nous disait bonjour, faisait quelques courbettes. En plus, il était conseiller municipal sur la liste du maire.”
A l’époque de leur disparition, les gendarmes n’ont pas vraiment enquêté. “Grâce au témoignage du gendarme Patrice Urbin, qui a travaillé sous les ordres de Christian Jambert, cet épisode reconstitue les dessous de cette enquête incroyable, à une époque où l’ADN n’existe pas encore, prévient TF1. L’affaire des disparues de l’Yonne est officiellement enterrée par la justice en 1984. Il faudra attendre 12 ans pour qu’elle ressorte grâce à une émission de télévision.” Émile Louis a reconnu le 13 décembre 2000 avoir tué et enterré sept jeunes femmes, de 1977 à 1979 dans la région d’Auxerre, sans s’attarder sur les détails. Dans l’Yonne après des années, la Cour de cassation a estimé le 20 février 2002 que le dossier des “disparues” n’est pas prescrit et a condamné le 25 novembre 2004 le tueur en série à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de dix-huit ans.