Qui sont les victimes de Raymond Jaccard ? Le diocèse de Besançon a lancé un appel pour retrouver « d’éventuelles victimes » de cet abbé décédé en 2021. L’homme était connu pour son action auprès des lépreux camerounais, ce qui ne l’avait pas empêché d’être sanctionné de son vivant après des soupçons « d’abus d’ordre sexuel et spirituel » sur des majeurs.Le diocèse « invite toute personne ou proche de personne concernée à prendre contact avec la cellule d’écoute du diocèse par téléphone, au 06.44.14.22.88 » ou via le site diocese-besancon.fr. Il avait été destinataire en avril 2020 « d’informations orales et écrites mettant en cause » cet abbé, sans préciser la nature de ces abus, le ou les lieux où ils auraient été commis, ni le nombre de victimes potentielles.Raymond Jaccard avait notamment conçu, avec son frère Pierre, également prêtre, décédé en 2018, une prothèse « connue dans le monde entier » sous le nom de « prothèse Jaccard », explique le diocèse, appelant à « distinguer » les soupçons pesant sur l’abbé « des œuvres des Frères Jaccard (…), tous les deux prêtres du diocèse de Besançon ».Le 5 mai 2020, l’archevêque de Besançon, Monseigneur (Mgr) Jean-Luc Bouilleret, avait signalé ces faits présumés au parquet de Chambéry, l’abbé Jaccard résidant alors en Savoie. Une enquête préliminaire avait été ouverte. Mgr Bouilleret avait parallèlement saisi la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui reçoit les signalements d’abus commis par les clercs, et suspendu l’abbé Jaccard de tout ministère, poursuit le diocèse.Décédé depuis dix-huit moisLe décès de l’abbé, le 29 août 2021 à 89 ans, avait mis fin à l’enquête judiciaire mais « en l’état de l’enquête, les faits dénoncés ont été corroborés par de nombreux témoignages », insiste le diocèse. Celui-ci souhaite « exprimer son implication à l’égard des victimes et sa détermination à servir la justice dans la clarté ».L’Eglise catholique est secouée depuis des années par des scandales de violences sexuelles. Plusieurs évêques à la retraite ont ainsi fait l’objet de signalements ces derniers mois. Fin 2021, le rapport de la commission Sauvé avait estimé à environ 330.000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Eglise de France depuis 1950. L’épiscopat avait reconnu sa « responsabilité institutionnelle » dans ces violences.SociétéAlsace : Les cambrioleurs partent avec les quêtes pendant que le curé est à la messe de NoëlSociétéHautes-Pyrénées : Un « abbé » interdit d’exercer toute fonction cléricale par le pape