L’hôpital de Remiremont toujours dans la tourmente et visé par plusieurs plaintes après la mort de plusieurs personnes et un manque flagrant d’explications.
Cela fait quelques années déjà que l’hôpital de Remiremont, dans les Vosges, éveille les soupçons des personnes des environs. Tout a commencé avec, en décembre 2018, la mort de Claudette Zanin, une femme de 51 ans admise pour des douleurs intestinales. Après avoir été hospitalisée, le diagnostic posé est celui d’une pancréatite aiguë, une inflammation aiguë du pancréas qui, à moins d’une forme sévère, ne met pas la vie du patient en danger. Seulement trois jours après avoir été admise, Claudette Zanin est morte, et quatre ans plus tard, son mari Sylvio Zanin n’a toujours pas eu d’explication. Comme l’explique une des filles de la victime à France Info, la famille de Claudette n’a reçu son dossier médical que deux ans après sa mort, et ce dernier s’est révélé plein d’incohérences.
“On a vu 8 erreurs dans le dossier. On n’a pas d’heure de la mort, on n’a rien. On sait que l’infirmière est passée à 7h pour prendre des températures, le pouls, et puis c’est tout”. Ce flou dans les circonstances de la mort de Claudette Zanin s’est reproduit à plusieurs reprises puisque, entre juillet 2020 et juillet 2022, trois autres patientes, âgées de 59, 67 et 78 ans sont mortes à l’hôpital de Remiremont quelques jours après leur hospitalisation et sans raison apparente d’après leurs dossiers. Deux des victimes ont été hospitalisées pour une fracture du fémur, dont Martine Souque. Cette mère de famille, âgée de 67 ans, a été prise en charge fin juillet par l’hôpital et est morte le 29 juillet 2022. Selon les propos que sa fille a tenus auprès du magazine Elle, l’opération pour son fémur cassé s’était bien déroulée, mais la situation a rapidement changé.
“Le lendemain de l’opération, à 7h30, l’hôpital appelle. Notre mère est en arrêt cardiorespiratoire, ils essaient de la ranimer”, malheureusement sans y parvenir. Plusieurs mois après la mort de leur mère, ses quatre filles restent sans réponse quant aux raisons de ce drame et ne savent toujours pas comment se sont déroulées les dernières heures de leur mère. De quoi les pousser à porter plainte, comme l’ont déjà fait de nombreuses familles de victimes, portant le nombre de plaintes contre l’hôpital au nombre de cinq. Me Nancy Risacher, l’avocate de la partie civile qui représente notamment la famille Souque, a constaté : “L’hôpital a des comptes à rendre et des explications à fournir, mais cette famille se heurte à un mur, elle est forcée de s’adresser à la justice”. L’hôpital de Remiremont, contacté par France 3 Lorraine, a refusé de s’exprimer sur cette affaire.