Une monnaie virtuelle et des escroqueries bien réelles. Des opérations d’interpellations et de perquisitions coordonnées en région parisienne, à Megève et à Cannes ont eu lieu le 6 décembre visant des faits d’escroquerie en bande organisée et blanchiment de fonds. Après le placement en garde à vue de deux suspects, Frédérique Porterie, la procureur de Bordeaux, annonce dans un communiqué ce vendredi qu’ils ont été mis en examen jeudi par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux et placées en détention provisoire.Des victimes dépouillées en échange de faux billetsIls se seraient fait passer pour de riches investisseurs, agissant notamment sous les fausses identités de Philippe Pictet, Alexander Karlstein, ou Richard Von Stein pour détourner des crypto-actifs (bitcoins, ethereums, USDC). Ils persuadaient leurs victimes de toutes nationalités de les retrouver dans un hôtel, situé en dehors de leur pays de résidence. « Au cours du rendez-vous, les victimes transféraient des crypto-actifs en échange d’une valise de faux billets ou sur des portefeuilles numériques dont les escrocs obtenaient la clé privée ou le code de récupération par manipulation du téléphone de la victime, pour disposer ensuite des fonds à leur guise », détaille le communiqué.Les premières victimes contactées en juillet 2019 perdaient l’équivalent de plus d’un million d’euros en cypto-actifs à Milan et de nouveaux faits étaient perpétrés à Paris et Milan au cours de l’année 2022 pour un préjudice équivalent à 500.000 euros.58.000 euros en espèces, Porsche, montre de luxe…Après dessaisissement fin 2021 du parquet de Bergerac saisi d’une première plainte, le parquet de la JIRS de Bordeaux a émis une décision d’enquête européenne à destination de l’Italie afin de lancer l’enquête. « Les investigations techniques de la section de recherches de Bordeaux et le suivi du blockchain (registre public des transactions de crypto-actifs) permettaient également d’identifier des personnes chargées de blanchir les fonds ainsi détournés », ajoute la procureur.Les perquisitions des domiciles des suspects effectués en coordination avec la JIRS Paris et l’Office central de répression de la grande délinquance financière, ont conduit à la saisie de 58.000 euros en espèces, deux véhicules Porsche, une voiture de marque Bentley, une montre de luxe estimée à 50.000 euros, l’équivalent de 280.000 euros en crypto-actifs (qui étaient transférés sur un compte de l’ Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués) et des faux documents en lien avec la nature des faits reprochés.Les investigations se poursuivent pour identifier les complices et recenser d’autres victimes de ces agissements.By the WebCybercriminalité : Une opération internationale permet de démanteler un site utilisé à grande échelle par des escrocs20 MintPour Claire Balva, « l’Etat pourrait être favorable à presque toutes les cryptos sauf bitcoin »