Au lendemain de l’effondrement de deux immeubles dans le centre-ville de Lille, 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait du drame. Les recherches de victimes se sont terminées avec la découverte du corps d’un homme dans les décombres, place maintenant à l’enquête judiciaire et au travail des experts.Une présence d’esprit salutaireDans la nuit de vendredi à samedi, vers 3 heures du matin, Thibault Lemay, un étudiant qui réside au 44, rue Pierre-Mauroy, rentre de soirée, remarque que la porte de son immeuble est ouverte et qu’un pan du mur de l’entrée est en train de s’écrouler. Il prévient aussitôt les secours.En constatant la gravité des dégâts, les services de la ville décident de prendre un arrêté de péril pour cet immeuble et d’en évacuer tous les occupants dans la nuit. En revanche, la procédure n’a pas été appliquée aux bâtiments mitoyens, les pompiers n’ayant pas décelé de risque a assuré Martine Aubry, ce dimanche.L’effondrementC’est à peine quelques heures après que l’étudiant a donné l’alerte, vers 9h15, samedi, que l’immeuble de trois étages visé par l’arrêté de péril s’effondre, entraînant dans sa chute l’immeuble mitoyen situé au n° 42.Si les premières prises de paroles de responsables politiques se veulent rassurantes sur le bilan humain, le travail des pompiers assombrira le tableau au fil des heures. Rapidement, les secours sortent des décombres un homme de 75 ans, miraculeusement indemne. Puis la nouvelle tombe qu’une seconde victime est sans doute prise au piège de l’amas de gravats.Les recherches durent jusqu’à 1h30, dans la nuit de samedi à dimanche, heure à laquelle est extrait des décombres un corps sans vie. La victime est un médecin psychiatre de 45 ans, travaillant à l’hôpital de Calais, qui s’était fait prêter un appartement pour la nuit dans l’immeuble au n° 42 de la rue Pierre-Mauroy.Une enquête judiciaireSitôt le corps extirpé des décombres, il est envoyé à l’institut médico-légal de Lille afin de procéder à son identification formelle. Par ailleurs, la scène de l’effondrement est figée pour les besoins de l’enquête, ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui et homicide involontaire. Il s’agira notamment de déterminer les causes de ce drame, notamment s’il y a eu des négligences dans l’entretien des bâtiments.Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, doit se rendre à Lille, lundi, « pour échanger avec les experts et les secours ». Néanmoins, dès samedi après-midi, il avait affirmé sur France Info que l’immeuble en question n’était « pas à risque ». Pourtant, un échafaudage en recouvrait la façade, laquelle avait déjà fait l’objet de signalements pour des chutes de pierre. Selon la Voix du Nord, c’est le mur porteur entre les deux bâtiments qui aurait pu s’affaisser, puis s’écrouler, entraînant avec lui les deux immeubles qu’il soutenait.Expertises en coursDimanche matin, habitants et commerçants des bâtiments à proximité immédiate de l’effondrement, avait été convoqués par la ville afin d’assister à l’expertise de leurs locaux. Il s’agissait de confirmer les impressions des premiers experts, venus dès samedi, et d’examiner plus minutieusement les structures des immeubles voisins.Selon Martine Aubry, rien ne laisse penser qu’un autre bâtiment pourrait s’effondrer à son tour. Mais pour l’heure, aucun des intéressés ne sait s’il pourra réintégrer son logement ou son commerce. Les opérations de déblaiement ne pourront reprendre qu’après la fin des investigations de la police judiciaire. Il s’agira ensuite de consolider à l’aide d’étais métalliques les bâtiments situés de part et d’autre de l’immense vide.Faits diversNord : Un jeune homme suspecté d’avoir poignardé à mort sa petite amieJusticeNord : De la prison avec sursis pour six matons qui avaient violenté un détenu