Le 14 janvier 1986, l’hélicoptère dans lequel se trouvait le chanteur Daniel Balavoine s’est écrasé en plein désert malien. Des dizaines d’années plus tard, les raisons pour lesquelles l’appareil se trouvait dans les airs sont toujours aussi mystérieuses.
Un envol inexpliqué. C’est dans un désert que s’est terminée la vie de Daniel Balavoine, le chanteur à la voix si particulière né le 5 février 1952 dans l’Orne. A l’âge de 33 ans seulement, celui qui s’est fait connaître grâce à des tubes toujours aussi célèbres aujourd’hui a disparu dans un accident d’hélicoptère qui a eu lieu le soir du 14 janvier 1986. Et si les détails techniques de la tragédie sont connus, certains points d’ombre demeurent…
Daniel Balavoine : l’accident d’hélicoptère
Comme cela a été dit et redit après sa mort, Daniel Balavoine était ambassadeur de l’action humanitaire Paris du Cœur, Action Ecoles quand l’accident a eu lieu. Au cours de la journée du 14 janvier, le chanteur a multiplié les déplacements afin de se rendre à différents endroits, notamment dans le cadre de la course du Paris-Dakar. Le fondateur de la course, Thierry Sabine, passe la journée à ses côtés. En fin d’après-midi, c’est à Gao qu’ils se trouvent, pour donner le coup d’envoi d’un match de foot entre les équipes de Gao et Mopti. La météo est alors très capricieuse, avec un vent fort qui réduit la visibilité. Après le lancement du match, Thierry Sabine doit rejoindre un bivouac du Paris-Dakar en hélicoptère avec plusieurs journalistes, et notamment Patrick Poivre d’Arvor, Yann Arthus Bertrand ou encore Jean-Luc Roy.
Plutôt que de monter dans l’hélicoptère, ces derniers décident cependant d’embarquer à bord des deux avions qui viennent de se poser à Gao. Ce sont finalement les journalistes Nathalie Odent et Jean-Paul Le Fur qui montent à bord de l’hélicoptère avec Thierry Sabine. Ce dernier, à qui Daniel Balavoine a souvent demandé un baptême de l’air en hélico, suggère au chanteur de grimper avec eux à la place de Jean-Luc Roy, qui lui laisse sa place. Accompagnés de leur pilote, ils partent ainsi tous les quatre en direction de Gossi pour lancer une épreuve du Paris-Dakar. Bien que l’hélicoptère ne soit pas équipé pour voler de nuit, tous repartent au coucher du soleil et, vers 19 heures, c’est le pilote François-Xavier Bagnoud qui prend la décision d’atterrir avant leur destination au bivouac à cause des conditions de vol : en plus de la nuit, le vent de sable puissant détériore énormément la visibilité.
Agacé d’être à l’arrêt, Thierry Sabine contacte le bivouac pour réquisitionner une voiture et faire le reste du trajet, seulement 22km. Pourtant peu de temps après, le pilote et ses passagers finiront pas remonter dans l’hélicoptère et reprendre leur vol malgré les conditions défavorables. C’est grâce aux feux arrière d’une voiture de la course qu’ils se guideront à travers le désert, volant le plus bas possible quitte à toucher les dunes les plus hautes. Lancé à pleine vitesse, l’hélico ira cependant percuter une grande dune de sable d’une trentaine de mètres avant de s’écraser dans le sable à 19h20, tuant tous ses passagers sur le coup.
Daniel Balavoine : une décision inconsciente ou une urgence médicale ?
Voilà maintenant 36 ans que l’accident fatal a eu lieu, pourtant les raisons qui ont poussé le pilote de l’hélicoptère à reprendre les airs malgré la nuit, les bourrasques et le manque de visibilité restent toujours inconnues. Pourquoi François-Xavier Bagnoud, qui avait décidé de se poser avant le bivouac par sécurité, a-t-il redécollé quelques minutes plus tard ? Les théories concernant la mort de Daniel Balavoine et ce qui l’a causée sont nombreuses, mais seules une poignée restent envisageables. L’une d’elle parle par exemple d’une grave blessure qui aurait poussé le pilote à reprendre la route pour transporter une personne blessée vers le bivouac. Des gazes et autres bandages auraient en effet été trouvés sur le lieu de l’accident, indiquant qu’un des passagers de l’hélicoptère pourrait s’être fait mordre par un serpent ou piquer par un scorpion. Cette théorie expliquerait aussi pourquoi l’engin était lancé à pleine vitesse malgré les conditions de vol.
Un des passagers, voire le pilote, a-t-il été gravement blessé ? Thierry Sabine, que l’acteur Claude Brasseur a vu peu avant sa mort alors qu’il était énervé, a-t-il insisté pour redécoller et terminer le trajet ? Autant de zones d’ombres qui persistent toujours aujourd’hui. Et d’après son ancien guitariste, John Woollof, Daniel Balavoine semblait savoir que quelque chose de tragique aller se dérouler lors de son voyage pour le Paris-Dakar. Comme le musicien l’a déclaré dans un documentaire dédié à Daniel Balavoine, le chanteur avait un mauvais pressentiment. “Je vais retourner à Dakar mais je ne le sens pas. Je ne me sens pas bien cette fois” avait-il ainsi confié à son guitariste. Un funeste sentiment qui se sera malheureusement révélé justifié.