Jean-Pierre Ricard a créé la stupeur en avouant. La révélation d’un nouveau scandale d’agression sexuelle dans l’Eglise catholique continue de provoquer une onde de choc. La justice a ouvert une enquête tandis que les évêques ont annoncé à Lourdes une mesure d’aide à la gestion des affaires. Figure de l’Eglise de France, le cardinal Jean-Pierre Ricard a avoué, via un message lu lundi par le président de l’épiscopat à l’assemblée plénière de Lourdes, avoir eu, lorsqu’il était curé à Marseille il y a 35 ans, une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans ».Le parquet de Marseille a ordonné une enquête préliminaire pour « agression sexuelle aggravée afin de vérifier dans un premier temps la nature exacte des faits dénoncés ainsi que leur datation et faire entendre l’ensemble des personnes ayant reçu des confidences ainsi que la personne qui en aurait été victime ». Selon la justice marseillaise, l’évêque de Nice André Marceau – aujourd’hui à la retraite – a été saisi du cas du cardinal en février. C’est son successeur Jean-Philippe Nault qui récupère le dossier à son arrivée en mars et qui fait un signalement à la justice le 24 octobre. Selon le parquet, Mgr Ricard aurait confié avoir « embrassé » l’adolescente.« Ebranlement de nombreux fidèles »A Lourdes, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), a indiqué avoir été mis au courant de cette affaire lui aussi dès février, mais a nié toute dissimulation des informations. Eric de Moulins-Beaufort a assuré avoir eu « un travail continu » avec la victime permettant d’aboutir à l’aveu du prélat, a-t-il dit à la presse à l’issue de l’assemblée plénière de son institution. « J’aimerais bien que tous ceux qui parmi nous se sont rendus coupables d’actes » de ce genre « se fassent connaître d’eux-mêmes », a-t-il dit.« Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes », ont écrit les évêques dans une lettre pastorale, disant aussi comprendre « l’ébranlement de nombreux fidèles ». Ils ont encore dit entendre « la stupéfaction », « la colère » notamment « suscitées » par cette affaire ainsi que celle de Michel Santier.Cet ancien évêque de Créteil a été sanctionné en 2021 par les autorités du Vatican pour des « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme » sur deux personnes majeures dans les années 1990. Le silence autour de sa sanction a provoqué ces dernières semaines une vive colère chez les catholiques et les collectifs de victimes.SociétéViolences sexuelles dans l’Eglise : Enquête préliminaire ouverte après les aveux du cardinal RicardSociétéBordeaux : L’ancien archevêque Jean-Pierre Ricard avoue une « conduite répréhensible » sur une mineure de 14 ans