Les deux trafiquants de drogue arrêtés mardi sur l’A13 en Normandie, lors d’une opération qui a coûté la vie à un gendarme, ont été remis en liberté, indique le parquet de Rennes au Parisien. « Au moment de ce très grave accident, le choix a été naturellement fait de prioriser les secours aux nombreux blessés en levant immédiatement les mesures de gardes à vue qui n’étaient plus à ce moment-là la priorité », explique le procureur de la République Philippe Astruc.
Dans un premier temps, nous annoncions la fuite de ses deux hommes, mais selon le parquet, les mesures de garde à vue avaient été levées au moment de leur hospitalisation. « Parler de fuite n’est donc pas le terme adapté, les mis en cause étant libres au terme des soins prodigués », ajoute Philippe Astruc, qui détaille : « Le traitement judiciaire de la situation des mis en cause qui sont parfaitement identifiés sera naturellement repris en temps et heure. »
Les deux suspects, âgés de 25 ans, avaient été légèrement blessés lors de ce contrôle, et transportés dans un hôpital du Havre (Seine-Maritime). Mardi, alors que les gendarmes venaient d’interpeller les trafiquants, un poids lourd a percuté le dispositif en place, faisant un mort et trois blessés. Un gendarme de Saint-Malo est toujours entre la vie et la mort, explique le procureur de la République, Rémi Coutin, à Ouest-France.
Un adjudant de la section de recherches de Rennes, âgé de 47 ans, marié et père de quatre enfants, est décédé.
Le chauffeur du poids lourd mis en examen
Le chauffeur du poids lourd a par ailleurs été mis en examen pour « homicide involontaire » et « blessures involontaires » par conducteur, a-t-on appris vendredi auprès du parquet d’Évreux.
« Incapable de se rappeler des secondes voire des minutes avant l’accident », le chauffeur, âgé de 21 ans, habitant le Pas-de-Calais et au casier judiciaire vierge, a été placé sous contrôle judiciaire, a détaillé le procureur de la République d’Évreux Rémi Coutin, confirmant des informations des médias locaux.
Le conducteur du poids lourd a « interdiction de reconduire un poids lourd, d’exercer la profession de chauffeur routier et devra signaler ses déplacements hors du territoire national », complète-t-il. « Il devait rouler à 94 km/h, une vitesse inférieure aux limitations », précise le magistrat. « Il avait fait les pauses réglementaires (et) respectait le temps de conduite. »
L’enquête devra notamment déterminer s’il était en état de conduire ce camion à 3 heures du matin, s’il a pu s’assoupir ou faire un malaise lorsque son camion frigorifique a percuté plusieurs véhicules stationnés sur le bas-côté dans le cadre d’une opération antidrogue.