Les gardes à vue des deux policiers qui ont tiré lors d’un refus d’obtempérer qui a fait un mort vendredi soir dans le 12e arrondissement de Paris, ont été prolongées samedi, a-t-on appris de source judiciaire.Les deux fonctionnaires de police sont interrogés dans les locaux de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d’une enquête pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique.Douze décès liés à des refus d’obtempérerVendredi soir, vers 19h00, ces deux policiers ont fait usage de leur arme de service lorsqu’un véhicule qu’ils souhaitaient contrôler a démarré alors qu’ils se portaient à sa hauteur, avait relaté la source judiciaire.« L’un des trois tirs a atteint le conducteur qui est décédé », avait ajouté cette source. Selon une vidéo visible sur TikTok, des policiers ont tenté de ranimer la victime, un homme d’une trentaine d’années, en lui pratiquant un massage cardiaque.Depuis le début de l’année, douze personnes sont mortes après des tirs de la police dans le cadre de refus d’obtempérer.Une voiture blanche emboutieUne seconde enquête pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, confiée à la police judiciaire, concerne les conditions du refus d’obtempérer.Les faits se sont déroulés dans une contre-allée du cours de Vincennes, dans l’est de Paris. Dans la soirée, une partie du quartier avait été bouclée par les policiers et la voiture rouge du conducteur s’était retrouvée en travers de la voie.Samedi matin, les lieux avaient retrouvé leur aspect habituel ; seule une voiture blanche emboutie par le véhicule en fin de course restait visible, garée dans la contre-allée, a constaté l’AFP.« On pensait que c’était un attentat »Un commerçant, Guillaume Cailleaud, a relaté à l’AFP avoir entendu des coups de feu et vu un policier courir derrière la voiture qui « accélérait », avant de s’arrêter une centaine de mètres plus loin. « On n’a pas compris ce qui se passait. (…) On pensait que c’était un attentat », a-t-il ajouté.Les lieux se trouvent à 400 mètres de la supérette Hyper Cacher, ciblée par Amédy Coulibaly, l’un des jihadistes des attentats de janvier 2015.Un commerçant du quartier, Omar Labdi, 52 ans, avait témoigné vendredi soir auprès de l’AFP avoir « vu trois policiers courir derrière la voiture » lui demandant de s’arrêter. Le véhicule « roulait doucement » puis « la police a tiré trois fois », avait-il expliqué. Deux autres occupants de la voiture ont pris la fuite. Ils n’avaient pas été interpellés samedi.SociétéLoi Sécurité : Le Sénat durcit les peines sur les rodéos-urbains et les refus d’obtempérerJusticeRefus d’obtempérer à Nice : Cinq personnes convoquées après des menaces de mort envers le policier auteur du tir mortel