Par Marine T.
Bruno Le Maire n’a pas fait l’unanimité à l’Assemblée nationale, mardi 11 octobre 2022. Le ministre de l’Economie a été traité de “lâche” par un membre des députés du Rassemblement national qui n’ont pas hésité à quitter l’hémicycle.
La séance des questions au gouvernement a été très mouvementée mardi 11 octobre 2022. La raison : le possible rachat par un groupe américain de l’entreprise d’électronique Exxelia. Le député du Rassemblement national de Moselle, Alexandre Loubet, a alors reproché au gouvernement de “brader à des intérêts étrangers” des “fleurons industriels” français. “Quand cesserez-vous de trahir les intérêts de la France ?“, a-t-il d’abord lancé à Bruno Le Maire. “Vous avez travaillé il fut un temps pour Dominique de Villepin, qui avait dénoncé la lâcheté de ceux qui refusent de défendre les intérêts de la France, aujourd’hui, le lâche, c’est vous“, a-t-il insisté sans prendre de gants.
Des propos qui n’ont pas du tout plu au principal intéressé, qui ne s’est pas laissé démonter sans rien dire. “J’ai l’honneur de demander des excuses solennelles au Rassemblement national pour avoir employé le terme de ‘lâche’ à une personne qui a toujours fait preuve de courage dans son engagement politique depuis vingt ans qu’il fait de la politique au service de la France et des Français“, a ainsi répondu le ministre de l’Economie en élevant la voix. Il a ensuite réclamer des excuses à celui qui a assuré qu’il était lâche. Mais pas question pour les membres du Rassemblement national de s’excuser. Ils ont donc pris la décision de quitter l’hémicycle durant un temps.
Marine Le Pen a ainsi expliqué devant la presse pourquoi son parti avait pris cette décision. Selon elle, Bruno Le Maire a voulu mettre en avant sa “posture menaçante“. “Nous n’avons pas à nous faire pointer du doigt dans l’hémicycle par un ministre. Il va falloir un petit peu qu’il relise la Constitution, qu’il relise les institutions. Cette situation est proprement inadmissible.” Après avoir laissé passé plusieurs minutes, les députés du RN ont fait le choix de reprendre leur place dans l’Assemblée nationale. Immédiatement, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a remis en place Alexandre Loubet. Elle lui a infligé un rappel à l’ordre avec inscription au procès verbal pour l’insulte qu’il a envoyé à Bruno Le Maire. Ainsi, lé député RN est privé du quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
Cette sanction “ne vous dispense pas de présenter vos excuses au ministre“, a-t-elle ajouté. Elle a une nouvelle fois insisté sur le fait que tous les députés doivent avoir un “comportement respectueux” au sein de l’Assemblée nationale, mais également en dehors. A la sortie de la séance, Marine Le Pen s’est de nouveau montrée très dur envers le ministre d’Emmanuel Macron. Elle a de nouveau déploré face à la presse la réaction du ministre, martelant que les députés de son groupe “ne se [laisseraient] pas insulter par un ministre quel qu’il soit“. “S’il n’est pas capable de garder son sang-froid, qu’il aille plutôt planter des fraises“, avait-elle lancé.