Par M. D.
Ce mardi 11 octobre, les avocats de Cédric Jubillar ont plaidé une nouvelle fois pour la remise en liberté du mari de l’infirmière disparue. Une audience qui s’est une nouvelle fois tenue à huis clos, ce qui n’a pas manqué d’étonner l’un des avocats, qui a préféré manier l’ironie pour faire part de son agacement.
Pour la 12e fois, les avocats de Cédric Jubillar ont plaidé la remise en liberté de leur client devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse ce mardi 11 octobre. Ils estiment en effet que le mari de Delphine Jubillar, disparue mystérieusement dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, ne devrait pas être derrière les barreaux, en vertu de la présomption d’innocence. Mais pour la justice, l’ancien artisan-plaquiste a été placé à l’isolement pour sa “propre sécurité” et les “besoins de l’enquête”, depuis son interpellation, six mois après les faits.
Comme les précédentes audiences, celle de ce mardi s’est tenue à huis clos, sur réquisitions du parquet général. Elle a eu lieu en l’absence du principal intéressé, qui n’a pas été extrait de sa cellule de la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne). Visiblement désabusé, l’un de ses avocats a d’ailleurs ironisé sur cette audience privée auprès des journalistes qui souhaitait recueillir ses impressions. “Vous n’avez pas le droit de le savoir puisque, pour la énième fois, la cour d’appel a prononcé le huis clos. Ce qui est une première en matière de justice en France dans une affaire médiatique. Au-delà de l’ironie, c’est insupportable. J’ai le sentiment que la justice a tellement honte de ce qu’elle est en train de faire qu’elle veut se cacher. Une justice cachée n’est jamais une bonne justice”, a confié Me Alexandre Martin dans la salle des pas perdus.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse rendra son arrêt le 18 octobre. Mais dans les faits, Cédric Jubillar n’a aucune chance de sortir de détention avant la reconstitution, qui viendra clore l’instruction. Sa date exacte demeure toutefois encore inconnue.
Malgré l’absence de preuves irréfutables incriminant Cédric Jubillar, les enquêteurs assurent détenir des “indices graves et concordants” qui pourraient mettre à mal la défense de l’époux de l’infirmière disparue. depuis, ses avocats ont multiplié en vain les recours devant la justice pour obtenir sa libération. Ils dénoncent notamment un dossier “vide” de preuves. Auprès de nos confrères du Figaro, ils pointaient du doigt une instruction judiciaire à charge synonyme, pour eux, “d’un désastre judiciaire annoncé”.