Que s’est-il passé dans la nuit du 11 au 12 septembre à la maison d’arrêt de Vezin-Le-Coquet près de Rennes ? Vers 3 heures du matin, des surveillants avaient découvert un détenu inanimé dans sa cellule. Malgré les tentatives pour le réanimer, le jeune homme de 22 ans était décédé une heure plus tard. Un mois après, les causes de sa mort ne sont toujours pas connues et l’enquête toujours en cours. Dans cette affaire, une nouvelle enquête, administrative cette fois, vient d’être réclamée mi-septembre par Eric Dupont-Moretti, a-t-on appris auprès de l’entourage du garde des Sceaux, confirmant une information du Télégramme.Conduite par l’inspection générale de la justice, cette enquête tentera de faire toute la lumière sur ce drame. Elle durera quatre mois et permettra aux inspecteurs d’entendre tous les protagonistes, à commencer par les surveillants et le codétenu de la victime. « Un rapport sera remis en début d’année, précise le cabinet du ministre de la Justice. Si des fautes ou manquements sont relevés, ils pourront déboucher sur des sanctions pour le personnel de l’institution pénitentiaire. » Saisie une dizaine de fois chaque année, l’inspection générale de la justice avait notamment mené l’enquête après la mort d’Yvan Colonna, violemment agressé par l’un de ses codétenus de la prison d’Arles.Le détenu avait exprimé sa détresse psychologiqueFin septembre, la compagne du détenu, en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire instruite à Nantes pour trafic de stupéfiants, avait déposé plainte « pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et délaissement d’une personne qui n’était pas en mesure de se protéger en raison de son état physique et psychique », avait-on appris auprès du procureur de la République de Rennes.Selon l’avocat du jeune homme, ce dernier avait récemment exprimé « sa détresse psychologique » suite à la mise en examen de ses parents fin juillet dans la même affaire. « C’est à compter de l’interpellation de ses parents pour blanchiment que nous avons constaté un changement dans son comportement significatif. Nous avons dûment alerté, le juge d’instruction en a été informé », avait assuré Maître Philippe Ohayon au lendemain du décès du jeune homme.