Par M. D.
Dans un entretien accordé au média Brut ce mardi 11 octobre, Laure Manaudou a accepté de se livrer sur la dépression post-partum qu’elle a traversée après la naissance de son troisième enfant.
“Pendant un an j’étais en dépression”. Le 9 janvier 2021, Laure Manaudou a donné naissance à son troisième enfant, un petit garçon dont le prénom n’a jamais été dévoilé. Mais contrairement à ses deux premiers accouchements, celui-ci a eu des conséquences inattendus sur la santé mentale de l’ancienne nageuse olympique. En effet, dans un interview accordée à Brut ce mardi 11 octobre, l’épouse de Jérémy Frérot a révélé avoir souffert d’une dépression post partum après la naissance de son fils.
“Je me suis sentie submergée, étouffée. C’était trop en fait. C’était oppressant”, a confié Laure Manaudou avant d’ajouter : “Je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus difficile pour le dernier, et je n’ai pas su gérer comme pour les deux premiers”. L’ex-championne n’a pas tout de suite compris qu’elle souffrait de dépression, surtout par rapport à son passé de sportive. “Je ne me suis pas comprise. En tant que sportive je suis censée être dure. Et pour moi dans ma vie c’était : je vais être forte dans tout”, a-t-elle poursuivi . À un moment donné, Laure Manaudou s’est tout de même rendue compte que quelque chose n’allait pas : “J’étais fatiguée, j’étais énervée. j’avais l’impression de ne pas savoir m’occuper de mon fils, alors que ce n’était pas le premier, mais le troisième. (…) Je me suis rendu compte que je n’étais pas bien, je voyais tout en noir, ça prenait toute la place et j’étais négative, alors qu’à la base je ne suis pas comme ça”.
Laure Manaudou : “J’ai fait comme tout le monde, je n’ai appelé personne”
L’ancienne médaillée olympique a également confié que c’est “le manque de sommeil qui (l)’a fait craquer”. “Je criais sur mon mari la nuit alors que je suis très calme et que je ne crie pas. (…) Et là c’étaient beaucoup de larmes parce qu’il y avait de l’incompréhension, de la fatigue nerveuse et c’était : ‘mais pourquoi ça m’arrive à moi ?'”, s’est-elle souvenue.
Face à cette dépression, Laure Manaudou a toutefois préféré se taire et ne pas en informer ses proches, estimant qu’elle pourrait lutter sans l’aide de personne. “J’ai fait comme tout le monde, je n’ai appelé personne. (…) Je ne sais même pas si je l’ai dit à mon mari, parce que pour moi c’était ‘je suis forte, je vais y arriver toute seule’. Mais en tout cas ce n’était vraiment pas voulu de ne prévenir personne. On n’ose pas demander et on met peut-être du temps aussi à se rendre compte que c’est une vrai dépression parce qu’on nous bassine tout le temps avec le baby blues. Mais le baby blues ne dure pas plus de dix jours”, a confié Laure Manaudou.
Laure Manaudou : “Ce n’est pas possible qu’autant de femmes soient en dépression”
Après avoir longtemps hésité, Laure Manaudou a finalement décidé de briser le silence et de dévoiler son mal-être avec ses abonnés sur les réseaux sociaux. “Je pense que ça a surpris les gens que je me montre comme ça et sur ce sujet-là. Ce n’est pas parce que j’ai gagné des médailles aux JO que ce n’est pas difficile dans ma vie. Je voulais montrer que c’est difficile de me réveiller la nuit, c’est difficile d’enchaîner sur une journée, même si, entre guillemets, je ne travaille pas, parce que mon travail c’est m’occuper de mes enfants”, a-t-elle confié auprès de nos confrères.
Laure Manaudou a aussi profité de cette prise de parole pour pousser un coup de gueule : “Ce n’est pas possible qu’autant de femmes soient en dépression comme ça et qu’elles ne soient pas aidées, ce n’est pas possible. (…) Quand on accouche on nous dit que ça va être cool, ça va être beau, qu’il va y avoir l’allaitement ou le biberon, qu’on a le droit de choisir. Mais on ne nous parle pas de notre corps qui change, des kilos qui peuvent rester, de l’humeur, de la fatigue. Tout ce changement physique et hormonal, c’est un tsunami !”
Afin de lutter contrela dépression post-partum, la soeur de Florent Manaudou avance quelques solutions toutes simples pour venir en aide aux mamans. “Je pense que plutôt que d’offrir un pyjama au bébé, on pourrait offrir des heures de ménages pour la maman, des plats qui sont tout faits, un moment où les grand-parents peuvent garder le petit pour que la maman puisse dormir tranquillement et faire autre chose si elle a envie. Je pense que c’est important pour la santé mentale des mamans“, a-t-elle ainsi conclu. De petits gestes qui peuvent changer beaucoup de choses.