En un an, les enquêteurs, qui avaient placé des membres du réseau sous surveillance, ont répertorié 150 passages de la frontière franco-espagnole avec une prise en charge de deux à six clandestins à chaque fois. A 700 euros par personne, 300 euros parfois en vertu d’un tarif dégressif pour les groupes, le business était juteux. Mais il a subi un gros coup d’arrêt le 27 septembre dernier quand les équipes de la police aux frontières de Toulouse sont passées à l’action. En deux jours, elles ont interpellé cinq personnes et en ont extrait deux autres de prison où elles avaient atterri cet été pour d’autres faits, selon un communiqué commun de la préfecture de Haute-Garonne et du ministère de la Justice.La date du coup de filet a été choisie en fonction du retour en France du chef présumé de cette filière d’immigration clandestine. Ce quadragénaire, résidant à Lérida, dans le nord de l’Espagne, supervisait l’acheminement de compatriotes algériens, déjà en situation irrégulière en Espagne, et souhaitant rejoindre des proches dans le Sud-Ouest de la France.Déposé devant la gare Matabiau ou pris en charge moyennant financesD’après les éléments de l’enquête, qui a démarré en juillet 2021 – quand un « convoyeur » a été interpellé par la douane à Cierp-Gaud, au sud de la Haute-Garonne – « cinq à six passeurs » se chargeaient d’acheminer les clandestins en voiture de Lérida à Toulouse. Ils étaient soit déposés devant la gare Matabiau, soit pris en charge quelque temps par le réseau, moyennant finances.Cinq des protagonistes interpellés ont été mis en examen et placés en détention provisoire. « Les deux déjà incarcérés […] seront eux aussi très prochainement mis en examen, indiquent les autorités. Tandis que deux derniers mis en causse, se trouvant à l’étranger, feront rapidement l’objet d’un mandat d’arrêt ».MondeEspagne : Près de 1.000 migrants morts en mer rien qu’au premier semestreFaits diversToulouse : Une passagère interceptée avec 20 kg de cocaïne dans sa valise, un chargement d’une valeur mirobolante