Shanti De Corte est une jeune femme de 23 ans qui a été euthanasiée le 7 mai dernier, comme l’a révélé RTBF. Victime de l’attentat de Bruxelles, elle a gardé de nombreuses séquelles physchologiques.
Le 22 mars 2016, Shanti De Corte devait s’envoler pour Rome en voyage de fin d’études. Pour cela, elle se trouvait dans le hall des départs à l’aéroport de Bruxelles-National avec 90 autres élèves du collège Sint-Rita à Kontich, en province d’Anvers. Alors qu’elle s’apprêtait à passer un bon moment, la jeune femme a été victime d’un attentat. Lorsque les terroristes ont actionné leurs explosifs, Shanti De Corte ne se trouvait qu’à quelques mètres d’eux et elle est parvenue, par miracle, à ne pas être blessée physiquement. Toutefois, ce sont des séquelles morales qui sont restées et la jeune femme en avait parlé à la psychologue du lycée. “Il y a certains élèves qui réagissent plus mal que d’autres à des événements traumatisants. Et pour l’avoir eue deux fois en entretien, je peux vous dire que Shanti De Corte faisait partie de ces élèves fragiles“, a-t-elle d’abord expliqué avant d’ajouter : “Pour moi c’est clair, elle avait déjà de sérieux troubles psychologiques avant l’attentat. Je l’ai donc aiguillée vers la psychiatrie“. Quelques semaines plus tard, Shanti De Corde est hospitalisée dans une structure psychiatrique. Le média explique qu’il s’agit d’un environnement qui lui était familier puisqu’elle y avait déjà fait des séjours avant les attentats. “Je reçois plusieurs médicaments au petit-déjeuner. Et jusqu’à 11 antidépresseurs par jour. Je ne pourrais pas m’en passer”, avait indiqué la jeune femme sur son compte Facebook. “Avec tous les médicaments que je prends, je me sens comme un fantôme qui ne ressent plus rien. Il y avait peut-être d’autres solutions que les médicaments“, avait-elle précisé ensuite.
Pendant plusieurs mois, Shanti De Corte a fait des allers/retours à l’hôpital. Lorsqu’elle se sent beaucoup mieux, la jeune femme accepte de prendre la parole afin de raconter son histoire. Pour elle, c’est important de mentionner ce qui lui est arrivé. Toutefois, en 2020, son moral prend un énorme coup et elle fait une tentative de suicide. Très inquiètes, ces cinq meilleures amies, présentes aussi lors de l’attentat, participent à une semaine thérapeutique à la Villa Royale à Ostende. Un projet porté par Myriam Vermandel, elle aussi victime. Il s’agit d’une prise en charge médicale et thérapeutique aux victimes des attentats de Bruxelles et ce sont plus de 150 personnes qui y ont déjà participé. “Ce sont ses amies qui nous ont alertées sur la situation de Shanti”, a indiqué Myriam Vermandel dans les colonnes du média. “Elles ont attiré notre attention sur le nombre de médicaments qu’elle prenait chaque jour. Elles nous ont aussi expliqué que Shanti avait déjà fait plusieurs demandes d’euthanasie pour souffrance psychique inaltérable, mais qu’elles avaient toutes été refusées jusqu’ici“, a-t-elle précisé. Au plus mal, Shanti De Corte se rapproche d’une association qui défend le droit de mourir dans la dignité. Elle fait une nouvelle demande en avril 2022 pour “souffrance psychiatrique irrévocable” et ce sont deux psychiatres qui ont accepté sa requête.
Shanti De Corte n’en pouvait plus. Ses souffrances psychologiques étaient insoutenables et c’est le 7 mai 2022 que la jeune femme, entourée de sa famille, a été euthanasiée. Un soulagement pour elle, qui avait laissé un message sur son compte Facebook. “J’ai ri et j’ai pleuré. Jusqu’au tout dernier jour. J’ai aimé et j’ai eu le droit de ressentir ce qu’était le véritable amour. Je vais maintenant partir en paix. Sachez que vous me manquez déjà“, avait-elle simplement écrit. Un post qui marquait la fin d’un long combat pour Shanti De Corte. Rapidement, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a pris la parole, assuarnt que la loi a bien été respectée. “Elle était dans une souffrance psychique telle que sa demande a été logiquement acceptée“, indique le média qui ajoute ensuite qu’une information judiciaire concernant l’euthanasie de Shanti De Corte a toutefois été ouverte au parquet d’Anvers.