Sharon Tate et six autres personnes ont été tuées en août 1969 par des suiveurs de Charles Manson, mais une septième victime était présente lors du massacre…
L’histoire est connue du monde entier et a déjà été adaptée dans de multiples documentaires et films, notamment le célèbre Once Upon a Time… in Hollywood sorti en 2019 avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt et Margot Robbie. Pourtant même 50 ans après les faits, l’histoire de Charles Manson et de son culte, et surtout des victimes célèbres qu’ils ont faites, reste toujours aussi morbidement fascinante. Il faut dire que tous les éléments étaient réunis, dans cette nuit du 8 au 9 août 1969, pour créer une histoire digne des meilleurs scénaristes. Entre l’élément mystérieux de la secte, le glamour inné de certaines victimes et la violence de l’acte, les meurtres des adeptes de Charles Manson ont de quoi continuer à faire parler d’eux pendant encore de nombreuses années. Et parmi le groupe des personnes assassinées, une victime n’a, à l’époque, pas été prise en compte avec la mort de Sharon Tate.
Un rapport d’autopsie glaçant
A l’instar de beaucoup d’autres célébrités américaines, le rapport d’autopsie de l’actrice Sharon Tate, née le 24 janvier 1943 et morte le 9 août 1969 à l’âge de 26 ans, a été rendu public. Sur les documents, les 16 coups de couteaux qu’elle a reçus sont détaillés par zone du corps touchée. L’actrice américaine a été poignardée quatre fois à la poitrine, une fois à l’abdomen, huit fois dans le dos, une fois à l’avant-bras droit, une fois à l’avant-bras gauche et une fois derrière la cuisse droite. Sur son certificat de décès, la cause de la mort est donc décrite par le médecin en charge de son autopsie comme étant due à de multiples coups de couteaux dans la poitrine et le dos, ayant perforé son cœur, ses poumons et son foie et ayant causé une hémorragie massive.
Une violence difficile à imaginer, rendue encore plus effroyable par le fait que lorsqu’elle a été attaquée, Sharon Tate Polanski était enceinte de plus de huit mois. En deux nuit de carnage et de chaos, les membres de la “famille” de Charles Manson ont donc fait non plus sept, mais huit victimes. Il a en effet été établi que si le bébé de Sharon Tate avait reçu une assistance médicale immédiate après le crime, il aurait pu survivre malgré la mort de sa mère, étant presque arrivé à terme. La vie de l’actrice présageait alors de grandes choses, s’étant mariée en janvier 1968 avec le réalisateur Roman Polanski – condamné moins de 10 ans plus tard pour viol sur mineur – et étant installée dans une maison qu’elle adorait à Los Angeles avec, en parallèle, une carrière en plein essor. Mais cette fameuse nuit d’été, le rêve s’est transformé en cauchemar…
Une attaque sanglante
Un des facteurs rendant le crime de Susan Atkins, Patricia Krenwinkel, Linda Kasabian et Tex Watson aussi effroyable est l’absence de certitudes concernant leurs réelles motivations. Ces membres de la Manson Family, qui s’en sont ensuite pris au couple LaBianca, suivaient les préceptes de leur leader, Charles Manson, qui avait réussi à les enrôler dans sa secte aux fondements racistes. Bien que les théories soient nombreuses, l’origine de cet acte de violence reste floue, tout comme les raisons pour lesquelles ils s’en sont pris à ces personnes en particulier. Assez floue en tout cas pour donner à l’affaire un goût d’inachevé qui a contribué à en faire une sorte de mythe sanglant connu dans le monde entier.
Quand le petit groupe s’est rendu, dans la nuit du 8 au 9 août 1969, dans la demeure des Polanski pour s’en prendre aux quatre personnes présentes – Sharon Tate Polanski, Jay Sebring, Wojciech Frykowski et Abigail Folger – ils ont ligoté Sharon Tate et Jay Sebring ensemble en leur accrochant une corde autour du cou et en les plaçant dos à dos. De leur côté, le couple formé par Wojciech Frykowski, un proche ami de Roman Polanski, et sa petite-amie Abigail Folger a essayé de se défendre et s’est fait poignarder des dizaines de fois par leurs assaillants. Un sort funeste ensuite connu par Sharon Tate et Jay Sebring également. Selon le témoignage de Linda Kasabian, qui faisait partie de la famille Manson mais qui n’a pas participé aux meurtres, Sharon Tate a supplié ses agresseurs de la laisser vivante jusqu’à la naissance de son enfant. Enceinte de huit mois et demi, l’actrice a proposé de devenir leur otage jusqu’à la naissance de son fils, une demande qui n’a pas été entendue par ses assaillants… Elle aurait ensuite appelé sa mère avant que les multiples coups de couteaux qu’elle a reçus ne lui coupent le souffle pour toujours.
Ce n’est que le lendemain matin que le carnage a été découvert par Winifred Chapman, la femme de ménage de Sharon Tate. La police a ensuite également retrouvé le corps de Steve Parent, un jeune homme venu rendre visite au gardien de la propriété William Garretson tué par balle dans sa voiture.
Un épilogue en demi-teinte
Le 13 août 1969, Sharon Tate a été enterrée en Californie avec son fils mort-né dans les bras. Ce dernier a été nommé Paul Richard, en hommage à ses grands-pères, et son nom figure sur la pierre tombale avec celui de sa célèbre mère. De leur côté, les meurtriers ont tous fini par être arrêtés et incarcérés. Susan Atkins est morte en prison en 2009 des suites d’une tumeur. Patricia Krenwinkel est toujours détenue en Californie après 14 refus de remise en liberté. Tex Watson est également toujours détenu après 17 refus de remise en liberté. Enfin Charles Manson est mort d’un arrêt cardiaque des suites d’un cancer du côlon le 19 novembre 2017 à l’âge de 83 ans.