Son procédé était simple : il se faisait passer pour une recruteuse de mannequins sur Internet et réclamait à des mineures des images pornographiques afin qu’elles intègrent sa fausse agence. Un homme a été mis en examen jeudi et placé en détention provisoire pour ces faits, a annoncé le parquet de Nancy.Interpellé mardi, il est soupçonné d’avoir forcé des jeunes filles mineures à lui envoyer des photos et vidéos pornographiques d’elles-mêmes, a précisé le procureur de la République de la ville de Meurthe-et-Moselle, François Pérain, qui a ouvert une information judiciaire pour viol sur mineur et corruption de mineur.Deux plaintes avaient été déposées en 2021 auprès de la brigade de protection de la famille du commissariat de Nancy pour corruption de mineures, a indiqué François Pérain. D’après le magistrat, les deux plaignantes ont décrit « un mode opératoire identique » : une femme qui disait travailler pour une agence de mannequins, « KateMoss Agency ou Models », les démarchait « via un réseau social » et « leur proposait de se dénuder via des photos et des vidéos aux fins de recrutement au sein de l’agence ».Elle les poussait « à aller toujours plus loin dans les poses adoptées », « l’une des deux jeunes filles allant jusqu’à s’insérer sexuellement un objet », a précisé François Pérain.Derrière l’écran, ce n’était en réalité pas une femme qui cherchait à recruter des mannequins mais un homme « né en 2000 » et habitant Nancy, a ajouté le procureur. Il avait été arrêté et placé en garde à vue une première fois en décembre 2021, et du matériel informatique avait été saisi. Sa garde à vue avait été levée « afin d’exploiter ce matériel conséquent », selon le parquet.Neuf plaintes déposéesL’enquête a d’abord été confiée à la sûreté départementale de Meurthe-et-Moselle, avant que ne soit aussi saisi le centre national d’analyse des images pédopornographiques de la gendarmerie nationale « compte tenu de l’ampleur des analyses à effectuer ». Les policiers avaient trouvé des photos et vidéos « à caractère pornographique de plusieurs centaines de jeunes filles dénudées », a expliqué François Pérain.Les enquêteurs devront aussi déterminer si ces images ont « fait l’objet de transactions », le suspect possédant plusieurs comptes Paypal et Payship, selon le parquet. L’enquête a aussi montré que « des jeunes filles mineures avaient été sollicitées aux fins de commettre des pénétrations sur elles-mêmes », des faits susceptibles d’être qualifiés de « viol sur mineur », a ajouté le procureur.Au total, neuf plaintes ont été déposées, dont deux pour viol sur mineur, et d’autres victimes ont été identifiées, a-t-il aussi indiqué, précisant que « de nombreuses autres » ne l’avaient pas encore été.JusticeRennes : « C’est surréaliste »… Un magicien de 36 ans jugé pour des viols et agressions sur 27 enfantsJusticeNancy : Quatre personnes déférées, plus de 300.000 fichiers pédopornographiques téléchargés