Après une longue pause de quatre jours, le procès du footballeur Benjamin Mendy pour viols et agressions sexuelles a repris ce mardi 27 septembre, en Angleterre. Et les récits incriminant l’ancien footballeur international français se poursuivent. Ce fut le cas d’une jeune femme de 17 ans, dont le témoignage a glacé le tribunal.
Benjamin Mendy est jugé depuis le début du mois d’août à Chester, dans le nord de l’Angleterre à la suite de plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles. Âgé de 28 ans, le footballeur français est suspendu depuis de longs mois par son club de Manchester City, en attendant le dénouement de ce procès hors du commun. Depuis son premier passage devant la justice, Benjamin Mendy nie en bloc toutes les charges qui pèsent à son encontre. Le champion du monde 2018 a déjà passé plus de quatre mois (entre août 2021 à janvier 2022) en détention provisoire. Il risque de très nombreuses années de prison ferme.
Après quatre jours de pause en raison du Covid-19, le procès s’est poursuivi ce mardi 27 septembre 2022 avec le contre-interrogatoire de la dixième plaignante (en Angleterre, les victimes présumées de viol ou d’agression sexuelle ont le droit de garder l’anonymat). Dans un premier temps, une vidéo et un vocal de cette dernière à destination d’une de ses amies lorsqu’elle attendait à la sortie d’une boîte de nuit ont été diffusés. On a pu l’entendre expliquer à son amie qu’elle s’apprêtait à se rendre “à une putain de fête”. Elle se disait “excitée” et voulait que cette dernière “l’accompagne”.
Benjamin Mendy plus que jamais dans la tourmente
La fête en question était évidemment donnée au sein du grand manoir de Benjamin Mendy, le procédé habituel qu’on connaît désormais, accompagné de l’autre accusé de l’affaire, Louis Saha Matturie. Interrogée sur cette soirée, la plaignante a affirmé que Benjamin Mendy et son compère lui ont demandé de leur remettre son téléphone au moment où elle était dans le taxi. “Je n’ai pas compris pourquoi je devais donner mon téléphone. Pour moi, on m’a simplement demandé d’aller à une fête, ce qui n’arrive pas d’habitude. Je suis déjà allée à des fêtes et on ne m’a jamais demandé de donner mon téléphone”, a-t-elle raconté. Selon ses propos, elle s’est sentie “obligée de leur donner”.
Une fois sur place, il n’y avait “que quelques personnes à la fête”. Interrogée sur ses agissements pendant la soirée, la plaignante a reconnu qu’elle avait pris de la cocaïne, bu de la vodka framboise ainsi que quelques coupes de champagne. Puis, tout est “devenu ambigu”. A un moment, Benjamin Mendy s’est rapproché d’elle pour “complimenter sa silhouette, ses fesses et ses yeux”. A ce moment-là, la plaignante lui aurait dit qu’elle n’avait que 17 ans. Mais Benjamin Mendy n’a pas semblé craindre une telle information. Pour preuve, le footballeur lui aurait demandé de le suivre dans son bureau.
Un témoignage qui fait (encore) froid dans le dos
La plaignante a justifié son choix de le suivre en disant qu’elle pensait juste qu’il voulait lui parler à l’écart de tout le monde. “Je ne savais pas ce qu’il voulait….. Je pensais qu’il voulait plus d’intimité. Mais je ne voulais pas qu’il se passe quelque chose entre nous”, a-t-elle déclaré. Une fois à l’intérieur du bureau, le footballeur aurait fermé la porte à clé. “Il n’a pas parlé de sexe. Il n’y a pas eu de conversation en amont. Je ne lui ai pas dit oui”, a-t-elle confié, affirmant que le joueur de Manchester City lui avait demandé une fellation. Ce qu’elle a fait.
“Je l’ai fait mais je n’ai pas dit que je le voulais”, a-t-elle déclaré, décrivant comment Benjamin Mendy avait utilisé ses mains pour déplacer sa tête vers lui alors qu’il était debout : “Il a tiré ma tête vers le bas et sa main était sur ma tête. Il m’a forcé à avoir un rapport sexuel oral”, a-t-elle conclu. “Je me suis tétanisée. J’avais peur… Je voulais que ça s’arrête. Je n’ai rien dit, parce que j’étais tétanisée à ce moment”. Elle a par ailleurs affirmé avoir reçu un texto du joueur le lendemain lui rappelant de “ne pas oublier sa pilule”.