En septembre 2020, Elie Semoun perdait son papa. Paul Semon s’est battu pendant des années contre la maladie d’Alzheimer aidé par ses enfants.
Le combat contre la maladie de son papa est devenu celui d’Elie Semoun. Le 12 septembre 2020, l’humoriste dévasté annonçait le décès de son père chéri sur son compte Instagram. “Mon papa est mort ce matin du 12 septembre. Avec ma sœur nous lui avons dit adieu, que nous l’aimions”, écrivait-il alors sur le réseau social où il documentait quasi quotidiennement le combat de Paul Semoun contre la maladie d’Alzheimer. En story Instagram, Élie Semoun partageait alors les “dernières vidéos” de son père, qui, allongé sur son lit, confiait à son fils avoir “de la chance” d’avoir “des enfants comme” eux. Deux ans après avoir dit adieu à son papa, l’humoriste reste mobilisé pour faire avancer la recherche contre cette maladie neuro dégénérative. “Mon père est mort de cette maladie. Dans ma famille aussi, ça a été un petit massacre”, confiait pudiquement Elie Semoun sur le plateau du 19h45 de M6 ce mardi 20 septembre.
“Avec ma sœur, on était très proche de mon père. On l’a aidé, on l’a entouré de notre amour, on lui a dit des choses qu’on avait besoin de lui dire depuis longtemps. C’est ce que je conseille aux aidants, c’est d’en profiter pour donner le plus d’amour possible”, ajoutait l’humoriste, qui a beaucoup souffert de voir son père perdre la tête à cause de la maladie d’Alzheimer. Très actif auprès d’associations, Elie Semoun regrette que les aidants ne soient “pas vraiment” reconnus en France : “La vie bascule. On est tiraillé, on se sent coupable, impuissant. On ne sait pas s’il faut mettre nos parents dans un Ehpad parce qu’on ne sait pas s’occuper d’eux. On est presque aussi perdu que les gens qui sont atteints de cette maladie”. Quelques semaines après la mort de son papa, l’humoriste avait diffusé un documentaire sur LCP.
Dans ce reportage particulièrement déchirant, les téléspectateurs plongeaient dans le quotidien familial des Semon mais aussi dans la maladie d’Alzheimer que Paul a combattu pendant de longues années. “Il ne sait plus où il habite, il se réveille à 3h du mat et il ne sait pas où il est. Il avait d’autres problèmes médicaux et avait besoin d’infirmières 24/24. Il ne maîtrisait plus rien”, racontait-il sur le plateau de Quotidien. Pendant des mois, Elie Semoun a rendu visite à Paul quotidiennement sauf durant la pandémie de coronavirus. “Ce mois et demi sans le voir a été mortel”, regrettait-il amèrement dans les colonnes du Parisien. Selon Elie Semoun, le premier confinement a eu un impact terrible sur la santé de son papa. “Il aurait pu vivre un peu plus”, assurait Elie Semoun auprès de nos confrères.
“Je ne suis pas un spécialiste mais je crois qu’entourer d’amour une personne atteinte d’Alzheimer peut ralentir la maladie, mais la solitude, c’est terrible. (…) Mourir du Covid ou de la solitude, qu’est-ce qu’il faut choisir ? Je ne sais pas“, admettait-il. Loin de son papa, conformément aux règles du confinement, l’humoriste a été prévenu par un terrible coup de téléphone que Paul Semoun était en train de vivre ses dernières heures. “J’étais à Bruxelles chez mon amie quand l’établissement m’a appelé, racontait-il encore bouleversé au Parisien. On m’a dit : ‘Dépêchez-vous, on croit qu’il vous attend avant de mourir’. Cinq heures après, il était mort.” Jusqu’à la fin de sa vie, Paul Semoun a gardé l’humour particulier qui a fait la renommée de son célèbre fils.
“Mon père, ça le faisait rire parce qu’il faisait parfois n’importe quoi. Comme il avait beaucoup d’humour, il se marrait de ça mais à la fin c’était plus drôle du tout, se souvenait-il dans les colonnes d’Actu. Je pense que si j’ai fait ce métier, c’est à cause ou grâce à lui. D’abord parce qu’on a une histoire familiale triste, j’ai perdu ma maman à 11 ans, lui sa femme et puis après mon frère, ça a été assez dramatique.” Auprès de nos confrères, Elie Semoun se confiait sur la place que l’humour a eu dans la maladie : “Ca aide à se sauver, ça aide à prendre du recul sur les choses. Ça aide à avoir de l’autodérision, ce qui est très important pour rendre certaines situations plus légères. L’humour l’a certainement aidé, l’humour m’a aidé d’une certaine façon. Il devait avoir des moments de lucidité dans ce brouillard et quand il avait ces moments, il devait se rendre compte qu’il faisait n’importe quoi.”